Corruption de mineurs: Morandini condamné à un an de prison avec sursis probatoire de 2 ans
L'animateur télé Jean-Marc Morandini a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Paris à un an de prison assorti d'une période de sursis probatoire de deux ans pour "corruption de mineurs" sur trois adolescents entre 2009 et 2016, lors d'échanges électroniques et d'un casting à son domicile.
"Malgré le temps écoulé aucune remise en question n'avait été amorcée" par M. Morandini sur ces "passages à l'acte transgressifs", a estimé la présidente, soulignant néanmoins qu'il "ne ressort ni du dossier ni des débats, que l'on puisse qualifier M. Morandini de prédateur ou de pédophile".
"Ce jugement est incompréhensible et assez sévère, et nous entendons faire appel de cette décision", a réagi l'avocate du prévenu, Me Corinne Dreyfus-Schmidt.
Le parquet avait requis à l'encontre de l'animateur vedette de CNews un an de prison avec sursis lors du procès fin octobre.
Le tribunal y a ajouté une obligation de soin de deux ans ainsi qu'une inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais).
"Je me réjouis que M. Morandini qui contestait les faits et était dans le déni ait été reconnu coupable par un jugement motivé", a réagi auprès de l'AFP Me Francis Szpiner, avocat d'une victime et de l'association La voix de l'enfant, se disant soulagé que le tribunal ait demandé une inscription au fichier des délinquants sexuels.
La figure du PAF, absente lors du jugement répondait de messages envoyés à deux jeunes de 15 ans, en 2013 et en 2015-2016, qui consistaient pour l'un à évoquer des scénarios sexuels et, pour le second, à lui demander d'envoyer une photo de lui dénudé.
Jean-Marc Morandini, 57 ans, passé notamment par Europe 1, était également jugé pour avoir demandé à un troisième adolescent de 16 ans, de se dénuder et de se masturber à son domicile en 2009 lors d'une audition pour un projet de remake d'un film américain, qui n'a jamais vu le jour.
Lors de son procès en octobre, il avait reconnu une "imprudence" mais s'était défendu en invoquant notamment une forme d'"humour". Ses avocates avaient, elles, plaidé la relaxe, fustigeant un dossier bâti sur des "déclarations très fluctuantes" et parasité par un supposé "lynchage médiatique".
M.Ortega--ESF