Explosion à Jersey: pas de survivants sous les décombres, selon les secouristes
Les secours ne s'attendent plus à retrouver des survivants dimanche sous les décombres de l'immeuble qui a explosé et s'est effondré la veille sur l'île de Jersey, causant la mort d'au moins trois personnes tandis qu'"une douzaine" de personnes sont probablement encore ensevelies.
"C'est avec tristesse que je confirme que nos opérations de recherche et de sauvetage sont désormais des opérations de récupération" de corps de victimes, a indiqué dimanche le chef de la police de Jersey, Robin Smith.
Une fuite de gaz est la cause présumée de ce drame survenu samedi vers 04H00 (locales et GMT) dans la capitale de l'île, le port de Saint-Helier dans le sud de l'île. Des images de caméras de vidéosurveillance ont montré une boule de feu embrasant le bâtiment de trois étages en bord de mer, puis une épaisse fumée.
Au moins trois personnes ont été tuées et "nous nous attendons à trouver plus" de victimes, a précisé dimanche matin lors d'une conférence de presse le chef de la police locale, Robin Smith.
"Nous avons déjà dit qu'il s'agissait d'environ une douzaine (de disparus) mais c'est difficile à évaluer", a-t-il souligné. "C'est le nombre que nous espérons ne pas atteindre mais c'est le nombre que nous avons en tête."
Les opérations de déblayage "ne vont pas prendre des jours, elles vont prendre des semaines", a insisté M. Smith.
- Odeur de gaz -
Les interrogations se multiplient dimanche après le drame, d'autant que des résidents avaient appelé les pompiers vendredi soir, quelques heures avant l'explosion, pour se plaindre d'une odeur de gaz, cause "probable" de l'explosion selon M. Smith.
"Quelque chose a clairement mal tourné étant donné qu'un bâtiment a explosé et s'est effondré", a affirmé le chef des pompiers locaux, Paul Brown, alors qu'un journaliste lui demandait si les habitants pouvaient avoir confiance en leur service d'urgence.
Il a affirmé que les pompiers "coopèreront pleinement" avec "honnêteté et transparence" pour comprendre "ce qu'il s'est passé et pourquoi ça a eu lieu". Sa priorité est d'abord de continuer les recherches pour assurer la "dignité" des familles.
Le fournisseur de gaz de Jersey, Island Energy, a également indiqué travailler avec les services de secours pour comprendre ce qu'il s'était passé.
Deux personnes ont été hospitalisées samedi après l'explosion, qui a choqué la petite communauté de Jersey, île anglo-normande dans la Manche.
Un voisin, Anthony Abbott, a affirmé sur la BBC que les fenêtres de son appartement avaient été soufflées vers l'intérieur par l'explosion. "A l'extérieur tout était en feu", a-t-il décrit, estimant avoir eu "de la chance".
La cheffe du gouvernement de Jersey, Kristina Moore, a raconté qu'elle aussi avait été réveillée par l'explosion, entendue sur toute l'île.
"C'est une nouvelle impensable, nous sommes tous absolument dévastés et vraiment inquiets pour les gens (encore manquants) et pour ceux dont la vie a été perdue", a-t-elle dit dimanche.
Il s'agit du deuxième drame cette semaine sur l'île dont l'économie repose sur le secteur bancaire, le tourisme et la pêche.
Vendredi, les garde-côtes de Jersey ont mis fin à deux jours de recherche en mer pour retrouver trois marins disparus dans le naufrage de leur bateau jeudi matin après une collision avec un ferry.
Le bateau, "L'Ecume II", a coulé par quelque 40 mètres de fond, une profondeur trop importante pour que les plongeurs s'y rendent sans équipement spécifique.
S.Martinez--ESF