L'artificier des attentats islamistes de Bali libéré d'une prison indonésienne
L'artificier des attentats islamistes qui avaient fait plus de 200 morts à Bali en 2002 a été mis en liberté conditionnelle mercredi, quelques mois après une réduction de sa peine de 20 ans d'emprisonnement.
Umar Patek était membre d'un groupe islamiste affilié à Al-Qaïda qui avait fait exploser des bombes dans un bar et une boîte de nuit de Bali en 2002, faisant 202 morts, dont 88 Australiens.
Il a été identifié comme l'artificier qui avait confectionné les bombes.
Il a été relâché de la prison de Surabaya, dans l'est de l'île de Java, à 08h00 locales (01h00 GMT) et escorté par les autorités, car aucun membre de sa famille n'était venu le chercher, a indiqué à l'AFP la porte-parole du ministère de la Justice et des droits humains, Rika Aprianti.
"Il est obligé de suivre les instructions de l'administration et ne doit commettre aucun acte de violence" sous peine d'être remis en prison, a-t-elle ajouté.
Umar Patek avait été arrêté en 2011 après près de dix ans de recherches, à Abbottabad, la ville du Pakistan où Oussama Ben Laden avait été tué par les forces spéciales américaines. Sa tête avait été mise à prix pour un million de dollars.
L'Australie, pays qui a perdu le plus de ressortissants dans l'attentat de Bali, a exprimé son mécontentement. Le vice-Premier ministre australien Richard Marles a exhorté l'Indonésie à garder Umar Patek sous "constante surveillance".
"Je pense que ce sera un jour très difficile pour de nombreux Australiens", a-t-il déclaré.
Le Premier ministre australien Anthony Albanese avait averti, en août, que la remise en liberté d'Umar Patek ne ferait qu'aggraver la détresse et le traumatisme des familles touchées.
Un survivant australien des attentats de Bali, Peter Hughes, a déclaré à la chaîne ABC qu'il jugeait "risible" que le condamné ait été libéré après avoir effectué la moitié de sa peine, estimant qu'il méritait de purger la "peine la plus sévère".
L'attaque dans deux établissements touristiques a été attribuée à l'organisation islamiste indonésienne Jemaah Islamiyah (JI), liée à Al-Qaïda. Un autre engin explosif avait aussi été déclenché devant le consulat américain de Bali mais n'avait pas fait de victimes.
L'Indonésie, le pays à majorité musulmane le plus peuplé du monde, est aux prises avec des mouvements extrémistes qui ont mené plusieurs attaques depuis les attentats de Bali.
Les principaux auteurs des attentats ont été exécutés, tués par la police ou emprisonnés.
U.Alonso--ESF