El Siglo Futuro - Hommage du pape au "bien-aimé" Benoît XVI devant les fidèles place Saint-Pierre

Madrid -
Hommage du pape au "bien-aimé" Benoît XVI devant les fidèles place Saint-Pierre
Hommage du pape au "bien-aimé" Benoît XVI devant les fidèles place Saint-Pierre / Photo: © AFP/Archives

Hommage du pape au "bien-aimé" Benoît XVI devant les fidèles place Saint-Pierre

Le pape François a salué dimanche la mémoire du "bien-aimé" Benoît XVI, son prédécesseur décédé samedi à 95 ans et dont il célèbrera les obsèques jeudi matin sur la place Saint-Pierre, où ont déjà afflué des milliers de fidèles.

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"Aujourd'hui nous confions le bien-aimé pape émérite Benoît XVI à la très sainte Mère (la Vierge Marie) pour qu'elle l'accompagne de ce monde vers Dieu", a-t-il tout d'abord déclaré lors d'une messe sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome.

"Nous nous unissons tous (...) pour rendre grâce à Dieu pour le don de ce fidèle serviteur de l'Évangile et de l'Église", a ensuite affirmé le souverain pontife argentin à la mi-journée, à l'occasion de la prière hebdomadaire de l'Angélus. Il s'exprimait depuis la fenêtre du palais apostolique devant les fidèles rassemblés sur l'esplanade enserrée par la célèbre colonnade du Bernin. Il a ensuite observé un moment de silence.

"Je le respecte beaucoup : c'était un grand homme, simple et humble", a confié à l'AFP Paola Filippa, une professeure italienne de 58 ans présente dans la foule.

 

Les funérailles célébrées par François pour son prédécesseur, à la tête de l'Eglise catholique de 2005 à 2013, constitueront un événement inédit dans l'histoire deux fois millénaire de l'Eglise catholique.

"Nous envisageons de venir" pour cet enterrement, pour lequel "énormément de personnes viendront de l'étranger", a confié à l'AFP Luca Scotti, un Romain de 58 ans présent dimanche place Saint-Pierre.

Le public pourra déjà se recueillir à partir de lundi matin devant le corps de Joseph Ratzinger, premier pape allemand de l'Histoire moderne, qui sera exposé dans la basilique Saint-Pierre avant d'être inhumé dans une crypte après ses obsèques.

- "Courage" -

Du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres aux présidents français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine, les hommages de dirigeants du monde entier se sont multipliés samedi.

"On s'en souviendra comme d'un théologien réputé, guidé par ses principes et sa foi, et dont la vie entière a été consacrée à sa dévotion envers l'Eglise", a déclaré le président américain Joe Biden.

Dans son village natal en Allemagne, Marktl, le drapeau de la mairie a été mis en berne, comme sur tous les bâtiments publics en Bavière.

Son décès met fin à la de deux hommes en blanc: d'un côté l'Allemand Joseph Ratzinger, brillant théologien peu à l'aise avec les bains de foule, de l'autre l'Argentin Jorge Bergoglio, jésuite doté d'une parole incisive qui a voulu remettre les pauvres et les migrants au centre de la mission de l'Eglise.

Après ses huit ans d'un pontificat marqué par de multiples crises, Benoît XVI avait été rattrapé début 2022 par le drame de la pédocriminalité dans l'Eglise. Mis en cause par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu'il était archevêque de Munich, il était sorti de son silence pour demander "pardon" mais avait assuré n'avoir jamais couvert de pédocriminel.

- VIH et Vatileaks -

Avec sa renonciation, inédite en six siècles, Benoît XVI a ouvert la voie à ses successeurs dont les forces viendraient à décliner.

François, âgé de 86 ans et souffrant de douleurs au genou, a lui-même laissé "ouverte" cette possibilité. Il a révélé en décembre avoir d'ores et déjà signé une lettre de démission au cas où sa santé l'empêcherait d'assumer son rôle.

Né en 1927, Joseph Ratzinger a enseigné la théologie durant 25 ans en Allemagne avant d'être nommé archevêque de Munich.

Il est ensuite devenu le strict gardien du dogme de l'Eglise durant un autre quart de siècle à Rome à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi, puis pape pendant huit ans, succédant à Jean Paul II.

Dernier pape à avoir participé au Concile Vatican II, il a toutefois défendu une ligne conservatrice à la tête de l'Eglise, notamment sur l'avortement, l'homosexualité ou l'euthanasie.

Ses déclarations ont parfois choqué, comme sur l'islam ou l'utilisation du préservatif contre le VIH.

Son pontificat fut également marqué en 2012 par la fuite de documents confidentiels ("Vatileaks") orchestrée par son majordome. Le scandale avait mis en évidence une Curie romaine (gouvernement du Vatican) minée par les intrigues et dénuée de rigueur financière.

A.García--ESF