Le fils de Biden se pose en bouclier de son père, que les républicains veulent destituer
Hunter Biden, le fils du président américain, a tenu mercredi une rare conférence de presse pour dédouaner son père de toute implication dans ses affaires controversées, scrutées à la loupe par l'opposition républicaine.
"Permettez-moi de le dire aussi clairement que possible, mon père n'a jamais été impliqué financièrement dans mes affaires", a déclaré le quinquagénaire, le ton grave, devant le Congrès américain.
"Pas quand j'étais avocat, pas quand j'étais au conseil d'administration (du géant gazier ukrainien) Burisma, pas quand j'ai fait des affaires avec un homme chinois, pas quand j'ai fait des investissements ici où à l'étranger, et certainement pas quand j'étais artiste", a-t-il énuméré.
La Maison Blanche, qui maintient le maximum de distance avec l'enquête en destitution ouverte par les conservateurs, s'est bornée à commenter mercredi qu'Hunter Biden avait "parlé avec son coeur" en tant que "citoyen".
Le président Joe Biden était "au courant" de ce que son fils allait dire, a dit sa porte-parole Karine Jean-Pierre lors de son point presse régulier.
Le démocrate et son épouse Jill Biden "sont fiers de (Hunter Biden), du fait qu'il continue à reconstruire sa vie", et pour le reste le président "se concentre sur le travail important qu'il doit accomplir pour le peuple américain", a-t-elle déclaré.
Les conservateurs, majoritaires dans une des deux chambres du Congrès américain, accusent Joe Biden d'avoir usé de son influence lorsqu'il était vice-président de Barack Obama (2009-2017) pour permettre à son fils de faire des affaires douteuses en Chine et en Ukraine.
Ils ont pour cette raison ouvert une enquête en destitution au Congrès, qu'ils comptent formaliser mercredi après-midi.
Le président, les démocrates, et son fils nient ces accusations en bloc.
Hunter Biden, ancien homme d'affaires de 53 ans, est devenu une cible privilégiée de la droite américaine.
Devant le Congrès américain mercredi, le quinquagénaire, au passé semé d'addictions et inculpé dans deux dossiers par la justice, a reconnu "avoir fait des erreurs dans sa vie".
Mais il a accusé "les trumpistes" d'avoir tenté de le "déshumaniser" pour "nuire" à son père.
"Depuis six ans, ils ont (...) violé ma vie privée, ciblé ma femme, mes enfants, ma famille, mes amis. Ils ont ridiculisé mon combat contre l'addiction", a-t-il énuméré.
Hunter Biden a refusé pour cette raison de participer à une audition à huis clos organisée par les républicains, qui l'avaient assigné à comparaître au Capitole mercredi.
Joe Biden ne s'est jamais exprimé en détail sur les ennuis de Hunter, mais il l'a toujours assuré de son amour paternel.
"Durant mon combat contre l'addiction, mes parents ont été là pour moi, ils m'ont littéralement sauvé la vie", a confié son fils cadet mercredi.
Dans son livre "Les Belles Choses" (2021), Hunter Biden raconte la vodka bue au goulot, les errances nocturnes en quête de crack autour de supérettes miteuses, les tentatives ratées de désintoxication.
Le quinquagénaire assure être désormais "clean". Remarié et père d'un petit garçon prénommé Beau comme son défunt frère, il s'est reconverti dans la peinture.
Hunter Biden, que le président américain appelle parfois son "seul fils survivant", est pour Joe Biden une source de complications politiques mais aussi de tourments personnels.
Le président américain a perdu sa première épouse et une fille encore bébé dans un accident de voiture en 1972, au cours duquel ses deux autres fils de cette première union, Hunter et Beau, ont été gravement blessés. Beau Biden, l'enfant chéri du démocrate, est pour sa part mort en 2015 d'un cancer du cerveau.
M.Hernández--ESF