En Chine, les survivants du séisme confrontés à un froid glacial
Des survivants du séisme en Chine, qui a fait 131 morts selon un nouveau décompte, se blottissent mercredi dans des tentes de fortune au moment où une vague de froid record sévit dans le Nord du pays.
"Les opérations de recherche et de sauvetage se sont globalement terminées hier", a déclaré mercredi un responsable du service de gestion des situations d'urgence du Gansu lors d'une conférence de presse. "La principale mission maintenant c'est de soigner les blessés et de reloger" les personnes sans abri.
Le séisme, qui a également fait un millier de blessés selon l'agence étatique Chine nouvelle, est le plus meurtrier dans le pays depuis 2014 lorsque plus de 600 personnes avaient été tuées dans le Yunnan (Sud-Ouest).
Des journalistes de l'AFP ont vu des familles s'abriter dans des tentes faites de poteaux en bois et de bâches, près d'une mosquée du comté de Jishishan, dans la province du Gansu (Nord-Ouest), près de l'épicentre du séisme survenu dans la nuit de lundi à mardi.
Une femme réfugiée dans l'une de ces tentes a évoqué sa peur de rentrer chez elle. "Nous ne pouvons plus rentrer, c'est trop dangereux", a-t-elle dit à l'AFP, refusant de donner son nom. "Toutes les briques et les tuiles à l'intérieur peuvent s'effondrer à tout moment".
Le pape François a envoyé ses "pensées aux victimes et aux blessés du séisme dévastateur" et s'est dit "proche des populations qui souffrent, à travers l’affection et la prière".
"J’encourage les services de secours et j'invoque sur tous la bénédiction du Tout Puissant, pour qu’il soulage leur douleur", a ajouté le pontife lors de son audience générale hebdomadaire au Vatican.
Dans la seule province du Gansu, 87.000 personnes ont été transférées dans des "abris temporaires", selon CCTV.
Pour les familles réduites à dormir dehors, les seules sources de chaleur sont des poêles installés en plein air et des couvertures récupérées à la hâte dans leurs maisons endommagées.
Dans la commune de Liugou, les habitants s'entassent dans de grandes tentes installées par les autorités locales sur un terrain de basket.
Certaines tentes contiennent jusqu'à 35 personnes, a déclaré un habitant à l'AFP. Les enfants sont couchés sous les couvertures, jouant sur leurs téléphones, tandis que les adultes tentent de préparer des nouilles instantanées fournies par les autorités, mais dans des quantités encore limitées
"Notre famille compte huit personnes, mais le personnel d'intervention d'urgence ne nous a donné que trois portions de nouilles instantanées hier soir", se désole Ma, une étudiante. "Il n'y a rien que nous puissions faire. Nous ne pouvons pas retourner chez nous maintenant", a-t-elle ajouté.
- Températures polaires -
L'AFP a aussi vu des équipes de secours décharger de gros paquets de matériel, dont des tentes supplémentaires.
Les espoirs de retrouver encore des survivants semblent minces, une trentaine d'heures après la catastrophe, compte tenu du froid devenu polaire dans la région. Les températures à Jishishan devaient plonger jusqu'à -17°C mercredi.
Une vague de froid record sévit en ce moment dans le Nord de la Chine. Le thermomètre est notamment descendu à -33,2°C dans une ville de la province du Shanxi dans la nuit de mardi à mercredi.
Des milliers de pompiers et de secouristes ont été dépêchés dans les zones de la catastrophe. Selon les médias d'Etat chinois, 2.500 tentes, 20.000 manteaux et 5.000 lits pliants ont été envoyés dans la province de Gansu.
Le tremblement de terre est survenu entre lundi et mardi juste avant minuit, à environ 1.300 km au sud-ouest de Pékin. La secousse était d'une magnitude 6,2 selon Chine Nouvelle (5,9 selon l'Institut d'études géologiques des Etats-Unis USGS) et a été suivie de nombreuses répliques plus faibles.
Les autorités chinoises ont prévenu que de nouveaux séismes de magnitude supérieure à 5 étaient possibles dans les prochains jours.
La Chine est régulièrement le théâtre de tremblements de terre, parfois très meurtriers: en 2008, une énorme secousse survenue dans la province du Sichuan (centre-Ouest) avait fait plus de 87.000 morts ou disparus, dont 5.335 écoliers.
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J.Suarez--ESF