Nouvel An sur les Champs-Elysées sous haute sécurité avant les JO
Sept mois avant les Jeux olympiques de Paris, la foule des grands soirs s'est retrouvée dimanche sur les Champs-Elysées pour les festivités et le feu d'artifice du Nouvel An, avec des mesures de sécurité renforcées dans un contexte de menace terroriste "très élevée".
"Ce soir, c'était un peu difficile avec la sécurité, ils ont pris du temps mais c'est normal. C'est pour nous protéger donc on le prend bien": comme les 700.000 à un million de personnes rassemblées sur cette avenue emblématique, Dheeresh Avasarala a dû se plier au très strict contrôle de sécurité mis en place par les forces de l'ordre, qui bouclaient chaque artère environnant l'avenue, avec contrôles des sacs et palpations systématiques.
Pas de quoi remettre en question l'enthousiasme de cet analyste indien de 29 ans, venu de Bruxelles avec sa femme et leur fille: "J'ai souvent entendu que Paris était illuminée comme nulle part ailleurs pour le Nouvel An et je voulais voir ça. C'est ma première fois, je veux juste profiter !", sourit-il, sans s'arrêter un instant de filmer.
"Pour l'instant les choses se passent le plus calmement possible mais il y a beaucoup de monde, plus de monde que l'année dernière", a déclaré à 23H00 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, annonçant à ce stade quelque 69 interpellations en France.
Un feu d'artifice au-dessus de l'Arc de Triomphe a constitué à minuit le point d'orgue de la fête, placée sous le signe des JO avec de nombreuses animations évoquant la manifestation sportive. Les forces de l'ordre ont entamé dans la foulée la dispersion de l'avenue.
A quelques mois des JO-2024 (26 juillet - 11 août), le Nouvel An sur les Champs-Elysées faisait figure de test sur la capacité de la capitale à accueillir sans incident plusieurs centaines de milliers de spectateurs.
Dès 19H00, ceux-ci, touristes ou Parisiens, ont progressivement empli les deux kilomètres de l'avenue aux arbres illuminés, de la place de la Concorde à l'Arc de triomphe, au son des DJ féminins Marine Neuilly, Vanille et Barbara Butch.
"Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de monde. J'adore l'ambiance mais je commence à paniquer pour les enfants", lance Yoann Vandenbroucke, 46 ans, un éboueur venu de Dunkerque avec sa compagne et leurs quatre enfants.
Autour des points de filtrage, des bouchons se sont formés. Les gourdes sont vidées, les bouteilles en verre et l'introduction d'alcool interdits.
- "Manifestations interdites" -
Remontant l'avenue main dans la main, Justine Waterloos et Nathaniel Butel, 22 et 23 ans, ne voulaient eux pas rater un "video mapping" d'un quart d'heure sur le thème des JO projeté juste avant minuit.
"Franchement, j'ai des étoiles pleins les yeux ! C'est super beau, c'est génial !", s'exclame la jeune femme, arrivée d'Abbeville. "C'était un peu compliqué au niveau de l'attente. On a peut-être eu deux fois 30 minutes d'attente, une première vérification et une deuxième pour les sacs mais sinon ça va. Et au moins, on se sent en sécurité".
La pression de la foule, de plus en plus dense à l'approche de minuit, a contraint les forces de l'ordre à ouvrir des points de filtrage à au moins un endroit.
Ce dispositif sécuritaire a été préparé "dans un contexte de menace terroriste très élevée du fait du conflit en Israël et en Palestine", a souligné cette semaine le ministre de l'Intérieur.
Le collectif Urgence Palestine, qui réclame un "cessez-le-feu" et une "levée du blocus" à Gaza pour mettre fin au "génocide" de sa population, a notamment appelé à déployer des drapeaux palestiniens juste avant minuit sur les Champs-Elysées.
Mais "les manifestations revendicatives seront interdites" sur l'avenue, avait prévenu le préfet de police Laurent Nuñez, garantissant une "application stricte de cette interdiction".
Quelques dizaines de personnes ont toutefois déployé deux drapeaux géants et scandé "Free Palestine", avant d'être dispersées par la police qui a procédé à quelques interpellations, a constaté un journaliste de l'AFP.
Début décembre, une attaque meurtrière menée près de la Tour Eiffel par un Franco-Iranien avait relancé la question de la sécurité autour des JO, avec notamment une cérémonie d'ouverture sur la Seine devant plusieurs centaines de milliers de spectateurs.
A.García--ESF