El Siglo Futuro - L'eau envahit de nouveau les maisons dans le Pas-de-Calais

Madrid -
L'eau envahit de nouveau les maisons dans le Pas-de-Calais

L'eau envahit de nouveau les maisons dans le Pas-de-Calais

"On ne s'attendait pas à ce que ça recommence aussi vite": des habitants du Pas-de-Calais sont contraints d'évacuer leurs maisons à nouveau inondées mercredi, deux mois après des crues historiques, alors que l'eau monte aussi dans le Finistère et le nord-est de la France.

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Déjà sinistrée à deux reprises au mois de novembre, Michelle Coste, 59 ans, ne peut pas accéder à sa maison à Blendecques, nichée entre deux bras de l'Aa, fleuve côtier placé en vigilance rouge depuis mardi par Vigicrues, qui évoque une "crue "exceptionnelle".

"On ne peut plus avancer, tout est sous l'eau, c'est une catastrophe", se lamente-t-elle en faisant demi-tour dans sa rue envahie par les eaux, tandis qu'un particulier en tracteur continue à évacuer des habitants.

En novembre, "on avait surélevé les meubles mais il y avait bien 80 cm", explique la quinquagénaire. "Cette fois, ce sera beaucoup plus, c'est sûr", car le muret qui borde la rivière est fragilisé, des experts sont passés le constater il y a quelques jours seulement, mais "on ne s'attendait pas à ce que ça recommence aussi vite".

Si seule l'Aa est classée en rouge mercredi matin, une douzaine de cours d'eau dans la moitié nord de la France le sont en orange, dans le Pas-de-Calais, mais aussi le Nord, l'Aisne, les Ardennes, la Meuse, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle et le Finistère.

"Dans le Pas-de-Calais, une crue exceptionnelle est en cours sur l'Aa, les niveaux sont ce matin stabilisés mais une reprise est envisageable dans la journée compte tenu des précipitations à venir", sur des sols saturés, écrit Vigicrues dans son bulletin de 10H00.

Partout dans les Hauts-de-France, les crues sont importantes et se propagent mercredi sur les secteurs aval.

Selon la préfecture du Pas-de-Calais, plus de 50 communes sont touchées dans le département et 198 personnes ont dû être évacuées. Au moins 1.450 foyers sont privés d'électricité et 2.000 habitants privés d'eau potable, a indiqué la préfecture, ajoutant que des distributions d'eau en bouteille sont en cours.

- Renforts -

Des images aériennes des environs de Blendecques révèlent de vastes zones sous l'eau, d'où émerge un tracteur dans la cour d'une ferme.

"L'évolution de la situation dépendra de la capacité d'évacuation à la mer, mais les coefficients de marée ne sont pas très bons", s'inquiète le maire de Saint-Omer, François Decoster, appelant à ne "pas marcher dans les rues inondées car il y a du courant".

Mardi, le préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant avait indiqué s'attendre à ce que le département enregistre "près de 100 mm de pluie" cumulés en six jours entre samedi et jeudi.

"On ne laissera pas tomber le Pas-de-Calais" a assuré à ses côtés le directeur général de la sécurité civile dépêché par le ministère de l'Intérieur, Julien Marion.

Cent-vingt sapeurs pompiers ont été envoyés en renfort et des "moyens très conséquents, de pompage en particulier", vont être déployés, par l'intermédiaire notamment de "réquisitions" dans le secteur privé et d'une aide en provenance d'autres Etats européens, a-t-il annoncé.

Quatre pompes de la sécurité civile de moyenne et grande capacités doivent être installées sur le secteur de Mardyck (Nord) jeudi. D'autres moyens de pompage européens "sont en cours d'acheminement en provenance de la République Tchèque, de la Slovaquie et des Pays-Bas pour être opérationnels vendredi" selon la direction générale de la sécurité civile.

Plus à l'est, dans les Ardennes, les pompiers ont aussi été très sollicités dans la nuit de mardi à mercredi en raison des intempéries.

A Quimperlé, dans le Finistère, le niveau de la Laïta a atteint 3,98 m dans la nuit, des niveaux "proches des maximums", et des quais, un parc et une place ont été inondés, a indiqué la mairie qui a déployé des barrières anti-inondations.

En Loire-Atlantique, 21 personnes ont été relogées chez leurs proches en raison de l'inondation de leur domicile.

D.Sánchez--ESF