Le plan de sauvetage de Casino validé par le tribunal de commerce de Paris
Le tribunal de commerce de Paris a validé lundi le plan de sauvegarde du distributeur Casino, selon le jugement consulté lundi par l'AFP, ouvrant la voie à la restructuration de sa dette et à sa reprise par un consortium emmené par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
Le groupe employant environ 50.000 personnes en France négociait depuis des mois pour restructurer son endettement devenu intenable et était entré en sauvegarde accélérée fin octobre. "Il y a lieu d'adopter le projet de plan de sauvegarde accélérée présenté par la société" Distribution Casino France, a jugé le tribunal.
Au total, sept entreprises appartenant au groupe Casino faisaient l'objet d'une procédure de sauvegarde accélérée.
Cette restructuration est rendue possible par l'apport d'argent frais des repreneurs comptant aussi le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds d'investissement Attestor.
"A partir du mois d'avril, l'équipe de direction, emmenée par son directeur général Philippe Palazzi, mettra en oeuvre un plan ambitieux de réorganisation, d'investissement et de modernisation pour asseoir le développement des enseignes du groupe", notamment Monoprix et Franprix, ont réagi lundi les repreneurs dans un communiqué.
Daniel Kretinsky y estime que ce plan de sauvetage va permettre "de redonner des moyens et par la même du souffle" à un groupe "redimensionné, réorganisé et désendetté", pour "bâtir un avenir pour ces belles enseignes françaises et leurs salariés compétents et motivés".
"Le chemin sera encore long, avec des moments difficiles et requerra beaucoup d'efforts de tous, mais je ne doute pas du succès de notre mission", a encore observé l'homme d'affaires.
Les actionnaires actuels du distributeur, à commencer par le premier d'entre eux Jean-Charles Naouri, seront très massivement dilués. Le futur de celui qui est PDG de cet ancien fleuron de la distribution depuis 2005 n'est pas connu.
Casino va beaucoup changer ces prochains mois: outre le changement d'actionnaires, il a "topé" avec ses concurrents Auchan, Intermarché et Carrefour pour leur céder 288 magasins de grande taille, supermarchés et hypermarchés, et leurs plus de 12.000 salariés, en trois vagues successives entre fin avril et début juillet.
Resterait ensuite quelques magasins Casino qui font l'objet de "marques d'intérêt" de repreneurs, un réseau de plus de 6.000 magasins de proximité en régions sous enseignes Spar, Vival ou Le Petit Casino, l'e-commerçant CDiscount, un millier de magasins Franprix (dont 75% en franchise), et Monoprix (dont Naturalia).
M.Ortega--ESF