El Siglo Futuro - Agression mortelle de Philippe Coopman: trois mineurs désormais mis en examen pour assassinat

Madrid -
Agression mortelle de Philippe Coopman: trois mineurs désormais mis en examen pour assassinat
Agression mortelle de Philippe Coopman: trois mineurs désormais mis en examen pour assassinat / Photo: © AFP/Archives

Agression mortelle de Philippe Coopman: trois mineurs désormais mis en examen pour assassinat

Trois adolescents sont désormais mis en examen pour assassinat dans l'enquête sur la mort de Philippe Coopman, décédé le 16 avril à Grande-Synthe (Nord) des suites de coups à la tête dans le cadre d'un guet-apens, dont les obsèques ont été célébrées dans l'après-midi.

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Cinq jours après deux jeunes garçons de 14 et 15 ans, un troisième, âgé de 15 ans, a été mis en examen pour "meurtre avec guet-apens", c'est-à-dire assassinat, a annoncé la procureure de Dunkerque Charlotte Huet mercredi dans un communiqué. Tous trois sont en détention provisoire.

Cet adolescent, en garde à vue depuis lundi, est le cousin d'un des deux autres, avait indiqué la procureure.

Il avait par ailleurs été victime, avant son interpellation, de violences aggravées durant le week-end, affirmant avoir été agressé par deux hommes cagoulés alors qu'il avait rendez-vous via un réseau social, ce qui avait laissé craindre une possible vengeance dans une ville profondément émue par le drame.

Les deux premiers suspects ont reconnu en garde à vue avoir "fixé un rendez-vous" en pleine nuit à Philippe Coopman sur le parking d'une supérette via le site de rencontre Cocoland, en se faisant passer "pour une jeune fille mineure", jugeant "répréhensible" de répondre à une telle annonce, avait expliqué Mme Huet la semaine passée. "C'est leur version", avait-elle insisté, ajoutant que le vol pourrait aussi constituer leur mobile.

- "Un film d'horreur" -

L'annonce d'une nouvelle mise en examen intervient quelques minutes après les obsèques de Philippe Coopman, célébrées à Grande-Synthe en présence d'environ 500 personnes.

 

La cérémonie, dans une petite église en briques jaunes pleine à craquer, a débuté en début d'après-midi au son de la chanson "Tu vas me manquer", de Gims.

"Quand je regarde tes photos, je t'entends rire, je te vois sourire, j'entends ta voix et mes larmes coulent", a lancé Mélanie, une cousine de Philippe Coopman. "Pour certains ton départ n'est qu'un fait divers, pour nous ton départ nous brise le coeur."

"Pourquoi tant de violence dans ce bas monde ? Et surtout pourquoi toi ?", s'est interrogé Kévin, un cousin. "Ces questions, je n'arriverai jamais à y répondre. Toi qui étais l'incarnation même de la gentillesse et du respect d'autrui."

- Menaces de mort -

De nombreux habitants connaissaient le jeune homme, animateur dans les centres de loisirs de la ville et qui souhaitait devenir kiné. "C'était une personne très positive et très sociable. On a du mal à comprendre", raconte Véronique Declercq, mère au foyer de 52 ans venue avec son ado.

La gorge serrée, elle confie avoir "craqué" quand elle a pris connaissance du drame. "Faut pas être humain pour faire des trucs pareils..."

Une centaine de bouquets de fleurs ont été déposées sur les lieux de l'agression, entre des photos grand format de Philippe Coopman, a constaté une correspondante de l'AFP. "C'est toujours les meilleurs qui partent...", est-il inscrit, avec une écriture d'enfant, sur une feuille de papier placée là.

"On est entre la colère, l'incompréhension et la tristesse", a témoigné devant l'église Caroline, voisine de la famille et mère de cinq enfants de 10 à 25 ans. Mais "faut être là, faut se soutenir."

La procureure de Dunkerque avait annoncé la semaine passée une enquête sur "d'autres agressions" après "des rendez-vous" similaires sur Cocoland et appelé toute victime potentielle à se manifester.

Selon sa famille, Philippe Coopman a lui été victime d'une méprise et n'était pas la personne visée par ses agresseurs.

Signe de la tension régnant à Grande-Synthe, le maire socialiste, Martial Beyaert, qui avait lancé des appels au calme ce week-end, a expliqué mercredi à l'AFP ne pas être présent aux obsèques pour des raisons de sécurité, après des menaces de mort.

J.Suarez--ESF