Indonésie: au moins 34 morts dans des inondations et des coulées de lave froide
Au moins 34 personnes sont mortes et 16 sont portées disparues après des inondations et des coulées de lave froide sur l'île de Sumatra, dans l'ouest de l'Indonésie, a indiqué dimanche à l'AFP un porte-parole de l'agence de recherches et de secours de Sumatra.
Le drame s'est produit samedi vers 22H30 locales (15H30 GMT) dans les districts d'Agam et Tanah Datar, dans l'ouest de l'île de Sumatra, où des pluies diluviennes se sont abattues pendant plusieurs heures sur la région, provoquant des crues subites et des coulées de lave froide provenant du mont Marapi, un volcan de l'île.
La lave froide est un magma formé par les diverses matières qui composent les parois d'un volcan: cendres, sable et roches. Sous l'effet de la pluie, celles-ci peuvent se mélanger et couler le long du cratère.
"La pluie était très forte. J'ai entendu le tonnerre et un son similaire à de l'eau qui bout. C'était le bruit de gros rochers tombant du mont Marapi", a raconté à l'AFP Rina, une femme au foyer de 43 ans d'Agam.
"Ma maison, ça va, mais celle de mes voisins a été aplatie par de gros rochers. Trois de mes voisins ont péri - la mère, le père et l'enfant. Un autre voisin, âgé de 85 ans, est également mort", énumère-t-elle.
"En l'état de nos informations, 34 personnes ont péri: 16 à Agam et 18 à Tanah Datar. Au moins 18 personnes sont blessées. Nous sommes également toujours à la recherche de 16 autres personnes", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'agence de secours Ilham Wahab.
Selon le chef de l'agence locale des secours de Padang, Abdul Malik, trois victimes supplémentaires ont été recensées mais leur décès devait être confirmé par les autorités régionales.
L'Agence nationale de gestion des désastres (BNPB) a indiqué dans un communiqué que 84 habitations, 16 ponts et deux mosquées avaient été endommagés à Tanah Datas, ainsi que 20 hectares de rizières.
Le porte-parole Ilham Wahab a ajouté que les autorités continuaient de recevoir dimanche des signalements de personnes disparues. Il n'a pas été en mesure de donner le nombre de personnes évacuées, les efforts des secouristes étant notamment concentrés sur la recherche des disparus et des victimes.
Neuf des victimes ont pu être identifiées dimanche, parmi lesquelles deux enfants de trois et huit ans, a précisé Abdul Malik.
- Mosquées et maisons endommagées -
Dans le district de Tanah Datar, où résident environ 370.000 habitants, plusieurs mosquées et une école publique ont subi des dégâts et d'imposants rochers et des troncs d'arbres charriés par les eaux jonchent le sol, a constaté un journaliste de l'AFP.
A Lembah Anai, dont la cascade attire habituellement les touristes, l'axe routier reliant les villes de Padang et Bukittinggi a lui aussi été endommagé et était fermé à la circulation.
Non loin, une rivière en crue a emporté deux poids-lourds.
Dans le district d'Agam, dont la population dépasse les 500.000 personnes, des dizaines de maisons et d'édifices publics ont subi des dégâts, a rapporté à l'AFP le chef de l'agence de gestion des catastrophes du district Budi Perwira Negara.
Quelque 90 résidents ont été mis a l'abri dans une école, a-t-il ajouté.
Des secouristes locaux, des policiers, des militaires et des volontaires participent aux efforts de recherches. Le gouvernement local a ouvert des centres d'évacuation et des postes de prise en charge d'urgence dans plusieurs zones des deux districts.
Des secouristes se déplacent en canots pneumatiques pour rechercher les personnes manquantes et transférer des habitants dans des zones épargnées par l'eau.
Les glissements de terrain et les inondations sont courants en Indonésie durant la saison des pluies.
En mars, au moins 26 personnes ont été retrouvées mortes après des glissements de terrain et des inondations dans l'ouest de l'île de Sumatra.
En 2022, quelque 24.000 habitants avaient été évacués et deux enfants avaient été tués dans des inondations à Sumatra, rendues plus dévastatrices par l'exploitation forestière, selon les défenseurs de l'environnement sur place.
Le mont Marapi, dont le nom signifie "montagne de feu" en langue locale, est l'un des plus actifs des nombreux volcans du pays. En décembre, une éruption avait causé la mort d'au moins 24 randonneurs, pour la plupart étudiants.
C.Aguilar--ESF