Mayenne: après les crues, Béchu annonce la reconnaissance de catastrophe naturelle
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé vendredi la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour les communes de Mayenne touchées par la crue historique de l'Oudon, notamment Craon où il s'est rendu dans la matinée.
La reconnaissance de procédure de catastrophe naturelle devrait être engagée "dès la mi-juillet", et permettra "d'accompagner les sinistrés" et de prendre en charge "l'essentiel du coût des dégâts" pour toutes les communes touchées par ces inondations, a annoncé M. Béchu.
Interrogé sur les communes qui pourront en bénéficier, le ministre a indiqué que ce serait "aux élus locaux et à la préfecture de déterminer" les "limites administratives, géographiques exactes".
La vigilance rouge pour crues a été levée vendredi matin pour les départements de la Mayenne et de Maine-et-Loire repassés en orange au lendemain d'une crue historique de l'Oudon à Craon. Le centre de cette ville de 4.500 habitants s'est retrouvé sous les eaux jeudi, entraînant l'évacuation de dizaines de personnes.
Le bassin de l'Oudon a vécu "une crue absolument exceptionnelle", puisque "en l'espace de quatre heures, il est tombé l'équivalent de 135 litres d'eau par m2, c'est-à-dire l'équivalent de ce qui tombe normalement plutôt en l'espace de quatre mois", a souligné le ministre.
Le niveau de l'eau "a bien baissé, il n'y a plus d'eau dans les rues", a déclaré vendredi matin à l'AFP le maire Bertrand de Guébriant. "Au plus haut, hier (jeudi), on était à 3,20 m, on est à 2,40 m".
"Les pompiers sont actuellement en train de visiter les caves des maisons pour s'assurer que les installations électriques n’ont pas été impactées et s’assurer qu'on puisse les remettre en service", a-t-il ajouté, espérant que le courant puisse être remis "dans la journée".
Dix-huit personnes évacuées en raison des inondations ont été accueillies dans le camping municipal, a indiqué le maire de la ville. D'autres ont été hébergées chez des proches.
"On est beaucoup plus optimiste, il y avait une grosse inquiétude en fin de journée hier (jeudi) et cette nuit avec des risques d’orages mais ils ont eu l’élégance de nous éviter", s'est félicité M. de Guébriant.
"Depuis 1948 que j'habite ici, je n'avais jamais vu ça", avait assuré jeudi Henri Robert, 78 ans. "Quand je suis parti vers midi, j'avais une table qui flottait dans le jardin et plus de 20 cm d'eau dans la maison".
L'Oudon avait atteint jeudi en début d'après-midi à Craon un niveau de 3,25 m, bien au-delà de la "crue historique" de 1996 (2,86 m), selon Vigicrues.
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Vendredi à la mi-journée, huit départements étaient toujours placés en vigilance orange, selon Météo-France.
Six le sont pour crues (Isère, Maine-et-Loire, Mayenne, Nièvre, Savoie, Yonne) et deux pour pluie-inondation (Loir-et-Cher et Loiret).
En Isère, une centaine de personnes doivent être évacuées par hélicoptère vendredi du hameau de la Bérarde, sur la commune de Saint-Christophe-en-Oisans, isolés depuis la coupure de la route départementale par une crue torrentielle du torrent du Vénéon, la veille, selon la préfecture.
A Craon, le ministre Christophe Béchu a adressé un message de "vigilance" aux Français leur demandant de "vraiment tenir compte des prévisions".
"Depuis huit mois (...) nous avons dépassé la 100e alerte de vigilance orange ou rouge aux crues. Sur les 20 dernières années, on n'avait jamais dépassé 40 pour vous donner un ordre de grandeur de ce qu'on est en train de vivre", a déclaré M. Béchu.
"Sur les trois quarts du pays, on a des sols gorgés d'eau. On a des nappes phréatiques qui sont pleines, (...) ça veut dire que des épisodes de ce type, ailleurs, avec des pluies intenses, peuvent provoquer des inondations", a-t-il prévenu.
D.Sánchez--ESF