Quota, droit d'admission: début de saison sous contrôle au mont Fuji
La saison estivale du mont Fuji commence lundi, avec de nouvelles mesures pour contrôler la foule sur le sentier de randonnée le plus populaire du volcan japonais, victime du surtourisme.
Dès lundi aux premières heures du jour, des frais de 11,60 euros (2.000 yens) seront exigés pour les randonneurs qui souhaitent emprunter le sentier Yoshida et un nombre maximum de 4.000 personnes par jour sera autorisé à y accéder.
Un nombre record de touristes afflue au Japon et beaucoup veulent fouler les pentes du mont Fuji, recouvert de neige la majeure partie de l’année mais qui attire plus de 220.000 visiteurs chaque été de juillet à septembre.
Pour réguler ce flux, les autorités préoccupées par la sécurité et les dommages environnementaux sur la plus haute montagne du Japon ont également instauré un système de réservations en ligne pour la première fois.
Beaucoup grimpent de nuit pour voir le lever du soleil depuis le sommet situé à 3.776 m. Certains dorment sur le sentier ou allument des feux pour se réchauffer, tandis que beaucoup tentent de terminer la randonnée sans pause, au risque de graves défaillances ou de blessures.
La semaine dernière, quelques jours avant l'ouverture de la saison estivale, quatre personnes ont perdu la vie en gravissant le mont Fuji, symbole du Japon et lieu de pèlerinage autrefois paisible.
Les nouvelles mesures ont été introduites "d’abord et avant tout pour protéger la vie" des randonneurs, mais pas pour les empêcher de venir, a récemment déclaré le gouverneur de la préfecture de Yamanashi, Kotaro Nagasaki.
Le volcan, qui reste actif, dispose de trois autres voies principales qui resteront libres et gratuites.
Mais le sentier Yoshida - facilement accessible depuis Tokyo - est le choix préféré d'environ 60% des grimpeurs, selon les données officielles.
L’an passé, le Japon a attiré plus de 25 millions de touristes étrangers et le mois dernier, son responsable du tourisme a dévoilé un objectif ambitieux de 60 millions de visiteurs par an.
Mais comme dans d’autres hauts lieux touristiques, comme Venise - qui a également lancé un récent test de frais d’entrée pour les visiteurs d’un jour - l’afflux n’a pas forcément été bien accueilli.
En mai, la ville de Fujikawaguchiko, située près du mont Fuji, a érigé une grande bâche dissimulant le volcan pour dissuader les touristes de prendre des photos. Les habitants de la ville étaient las des incivilités des visiteurs à la recherche d’une photo à partager sur les réseaux sociaux.
Et en juin, Fuji, une autre ville non loin de là a annoncé la construction sur un pont d'une haute clôture métallique pour la même raison.
Des problèmes de surtourisme existent aussi dans d'autres cités du Japon, y compris dans l’ancienne capitale du pays, Kyoto, où les habitants se sont plaints du comportement des touristes à l'égard des célèbres geishas et des ruelles ont été fermées.
H.Alejo--ESF