Biden et Trump plaident l'unité après la tentative d'assassinat
Joe Biden et Donald Trump ont tous deux appelé dimanche les Américains à s'unir, au lendemain de la tentative d'assassinat ayant visé l'ancien président républicain, un incroyable retournement de situation dans une campagne présidentielle chamboulée.
"Nous devons nous unir en tant que nation", a déclaré le président américain dans de courtes remarques à la Maison Blanche, disant avoir eu une "courte mais bonne conversation" avec M. Trump samedi soir.
Il a annoncé dans le même temps qu'il s'adresserait à la nation dans la soirée depuis le cadre solennel du Bureau ovale, et indiqué avoir ordonné une "enquête indépendante" sur les circonstances ayant entouré la tentative d'assassinat contre Donald Trump.
L'ex-président de 78 ans a été blessé à l'oreille et avait été évacué, la joue ensanglantée, après plusieurs lors d'un meeting samedi à Butler en Pennsylvanie, qui ont fait un mort et deux blessés graves parmi les spectateurs.
La personne décédée a été identifiée comme étant un ancien pompier, Corey Comperatore, âgé de 50 ans, selon le gouverneur de cet Etat du nord-est.
"Seul Dieu a empêché l'impensable de se produire", a assuré dimanche le candidat républicain à la présidentielle sur sa plateforme Truth Social.
"A cet instant, il est plus important que jamais que nous nous tenions unis", a ajouté l'ex-président.
- Explosifs -
Le Secret Service, chargé de la protection des présidents et anciens présidents, a affirmé que le suspect avait "tiré plusieurs coups de feu en direction de la scène depuis une position élevée" située à l'extérieur du périmètre du meeting à quelque 150 mètres de distance, avant d'être "neutralisé" par les agents.
Le FBI a confirmé qu'il s'agissait d'une tentative d'assassinat et a identifié l'auteur: "Thomas Matthew Crooks, 20 ans, de Bethel Park, Pennsylvanie".
Selon plusieurs médias américains, des explosifs ont été retrouvés dans son véhicule garé non loin du lieu du meeting.
Le mobile du tireur reste cependant inconnu, a reconnu le président Biden appelant les Américains à ne pas tirer "de conclusions hâtives".
Le candidat républicain, qui venait de commencer son discours par une de ses habituelles tirades contre l'immigration, s'est aussitôt abrité derrière son pupitre avant d'être entouré et protégé par des agents. Il s'est ensuite relevé, la chevelure ébouriffée et le visage ensanglanté, avant d'être emmené jusqu'à un véhicule pour être évacué.
Dans l'assistance, des cris d'effroi ont fusé, des spectateurs se sont jetés à terre.
- Le dispositif en question -
La tentative d'assassinat a suscité l'indignation chez nombre de dirigeants à travers le monde, du Royaume-Uni au Japon, en passant par la France et Israël.
L'événement a déjà ravivé les tensions politiques et des théories du complot ont inondé les réseaux sociaux.
Le sénateur J.D. Vance, un des colistiers putatifs de Donald Trump, a affirmé que la "rhétorique" de Joe Biden avait "conduit directement" à l'attaque, tandis que le président républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a dit sur NBC que les propos incendiaires devaient "cesser".
Et des questions ont commencé à émerger sur le dispositif de sécurité autour de Donald Trump, censé être l'une des personnalités les plus protégées au monde.
De nombreux témoins ont déclaré avoir vu le suspect avant les tirs et avoir alerté la police de Butler.
Le Secret Service a démenti dimanche avoir refusé des moyens supplémentaires pour assurer la sécurité de Donald Trump en amont du meeting.
Cet événement vient comme un révélateur des tensions politiques traversant une société américaine à cran.
Ces derniers jours, l'attention se focalisait sur les doutes quant à la santé de Joe Biden, 81 ans, et sa capacité à affronter Donald Trump depuis leur débat fin juin, marqué par la performance calamiteuse du démocrate.
Donald Trump a confirmé son intention de se rendre dès dimanche à , où a lieu la convention républicaine à partir de lundi. Il y sera officiellement investi candidat du Parti républicain à la présidentielle du 5 novembre.
P.Avalos--ESF