L'ouragan Hélène, "très dangereux", va toucher terre en Floride jeudi soir
L'ouragan Hélène, "très dangereux", doit toucher terre en fin de journée jeudi en Floride aux Etats-Unis, apportant avec lui des inondations qui s'annoncent "catastrophiques".
Avec déjà des vents de 165 km/h, l'ouragan est classé en catégorie 2 sur une échelle de 5, selon le Centre américain des ouragans (NHC). Il poursuit sa route au-dessus du Golfe du Mexique, en direction du nord-ouest de la Floride, troisième Etat le plus peuplé du pays.
Il devrait encore se renforcer en ouragan de catégorie 3, voire 4, avant de toucher terre dans la soirée dans la région de Tallahassee, la capitale de l'Etat, qui compte environ 200.000 habitants.
Dans cette zone, "personne n'a vu une tempête d'une telle ampleur de mémoire récente", a averti jeudi matin le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Il a mis en garde contre les chutes d'arbre pour les habitants n'ayant pas évacué.
"Je ne vais nulle part. Je reste ici. Je vais me retrancher", a déclaré à l'AFP Patrick Riickert à Crawfordville, petite ville située à une trentaine de kilomètres au sud de Tallahassee en direction de la côte.
"J'ai confiance en ma foi et le fait que Dieu me protégera", a ajouté cet homme de 58 ans, qui restera chez lui avec sa femme et ses petits-enfants.
De nombreux habitants ont eux fui la zone après avoir protégé les fenêtres de leur maison de planches de bois, et la plupart des commerces ont fermé, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.
Le risque de submersion marine inquiète particulièrement les autorités, avec une montée des eaux qui pourrait atteindre 6 mètres par endroits sur les côtes, soit la hauteur d'un immeuble de deux étages.
Il s'agit d'un "scénario auquel il est impossible de survivre", qui s'accompagnera de vagues "destructrices" pouvant balayer des maisons et déplacer les voitures, a alerté Mike Brennan, le directeur du NHC, qualifiant l'ouragan de "très dangereux".
Les vents, qui pourraient aussi être "catastrophiques" selon cette agence, affecteront également l'intérieur des terres. Les autorités s'attendent de ce fait à de vastes coupures de courant.
- "L'un des plus grands" -
La particularité d'Hélène est d'être particulièrement étendu. Sa taille en fait "l'un des plus grands ouragans au-dessus du Golfe du Mexique durant ce siècle", a noté l'expert Michael Lowry.
Son impact se fera donc ressentir sur une très vaste zone. L'état d'urgence a été imposé dans presque la totalité des 67 comtés de Floride.
Dès mercredi, des milliers d'habitants avaient commencé à évacuer les côtes. Les autorités ont mis en place un partenariat avec le service Uber, afin de transporter gratuitement les habitants sous le coup d'ordres d'évacuation vers des refuges.
Quelques 3.500 soldats de la Garde nationale ont été mobilisés, et 2.000 supplémentaires peuvent venir renforcer les rangs si besoin, a indiqué M. DeSantis. Des centaines d'autres personnes sont sur le pont, notamment au sein du département des Transports.
Le tout en prévision d'éventuelles opérations de recherche et de sauvetage, de rétablissement de l'électricité ou de dégagement des routes.
"Il va y avoir beaucoup de débris", a prévenu le gouverneur.
- Aéroports fermés -
Plusieurs aéroports, notamment ceux de Tallahassee et de Tampa plus au sud, sont fermés.
Au-delà de la Floride, les Etats de Géorgie et de Caroline du Sud seront également affectés, notamment la ville d'Atlanta et ses cinq millions d'habitants.
La saison des ouragans dans l'Atlantique nord s'étend de début juin à fin novembre.
Si plusieurs ouragans ont déjà frappé les Etats-Unis cette année, dont Béryl et Debby, ceux-ci étaient moins puissants qu'Hélène au moment de toucher terre sur le continent.
L'agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) avait prévenu que la saison s'annonçait particulièrement agitée cette année, notamment en raison de la chaleur des océans, qui alimente les ouragans.
En réchauffant les eaux des mers, le changement climatique rend plus probable l'intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d'ouragans plus puissants, selon les scientifiques.
G.Alamilla--ESF