Intempéries: accalmie dans le sud, plus que le Var en vigilance orange crues
Le Var a été fortement impacté par des intempéries samedi provoquant plusieurs inondations, notamment dans le célèbre port de Saint-Tropez, et reste le dernier département placé en vigilance orange dimanche malgré une accalmie.
Les conditions s'amélioreront dans la journée, indique Météo-France qui ne maintient plus que le Var en vigilance orange crues et précise que "l'épisode des pluies les plus fortes est terminé".
"Des cumuls de pluies attendus sur le pourtour méditerranéen pourront être localement importants et entretenir les crues en cours, voire générer de nouvelles hausses sur certains cours d'eau en vigilance de ce secteur", indique de son côté l'organisme gouvernemental Vigicrues dans son bulletin de 06H00.
Dans le Var, département le plus touché, les pompiers ont dû intervenir une dizaine de fois depuis la fin de journée samedi pour venir en aide à des personnes surprises voire bloquées par la montée des eaux, à leur domicile, dans leur véhicule ou en extérieur.
Leurs interventions se sont concentrées sur les communes du golfe de Saint-Tropez (Gassin, Grimaud, Cogolin, Sainte-Maxime), du secteur de Draguignan (Lorgues, Taradeau) et du Luc-en-Provence.
La préfecture a appelé à "limiter impérativement les déplacements" dans les secteurs concernés.
A Saint-Tropez, l'eau léchait dans la soirée les devantures de commerces autour du Port, dont le café Sénéquier, et plusieurs gérants, notamment de restaurants, s'affairaient avec des balais serpillères à éviter que leur établissement ne finisse sous l'eau. La police municipale a interdit le passage dans certains endroits du centre-ville.
Dans la commune proche du Muy, certains ont essayé de protéger leurs biens, comme le commerçant Patrick Gaillard qui a "mis en place un batardeau (une digue provisoire, NDLR). C'est assez onéreux mais c'est nécessaire, ce qui nous évite d'avoir de l'eau dans le magasin, tant bien que mal".
En fin d'après-midi, les pompiers étaient déjà intervenus "dans une zone régulièrement inondée", à Roquebrune-sur-Argens, pour venir en aide à un père et sa fillette de 11 ans coincés par les eaux dans un mobil-home qu'ils n'avaient pas quitté malgré les injonctions des responsables communaux. Ils ont finalement dû être hélitreuillés. La veille, près de 1.900 personnes avaient été mises préventivement à l'abri.
Peu après, les pompiers sont venus en aide dans cette même commune à deux personnes réfugiées sur le toit de leur voiture, bloquée par les eaux sur une route inondée.
Plusieurs routes départementales ont dû être fermées en raison de chaussées inondées ou bloquées par la présence d'obstacles.
- Sols gorgés d'eau -
Dans le Gard, les pompiers ont dû intervenir pour venir en aide à un chasseur bloqué avec ses cinq chiens sur un îlot dans le lit du Gardon. Tous ont été ramenés sains et saufs sur la berge.
Davantage que les fortes pluies parfois attendues localement, "c'est surtout la durée de cet épisode qui nécessite un suivi particulier" sur toute la partie sud de la France, prévient Météo-France, d'autant que les sols sont déjà gorgés d'eau.
"Sur les versants est de la Corse et la plaine orientale, dimanche les pluies se renforcent et sont plus durables. Une aggravation de la vigilance n'est pas totalement exclue", a également indiqué l'institut météorologique dans son bulletin de 06H00.
Par précaution, les services de trains TER ont été interrompus dimanche sur une partie de la ligne entre les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence, entre Puget-Théniers et Annot.
Tout comme sur une autre ligne régionale, ralliant le Gard à la Lozère, département où un TER a déraillé vendredi soir après un glissement de terrain dû aux fortes pluies. Le conducteur a été très légèrement blessé, selon la SNCF, et les 53 passagers ont pu continuer leur trajet en autocar.
La semaine dernière, le Gard et le Var avaient déjà été touchés par de fortes pluies qui avaient affecté une bonne partie du centre-est du pays, provoquant des inondations exceptionnelles en Ardèche et dans le Rhône.
Ces épisodes sont appelés à être plus fréquents et intenses sous l'effet du réchauffement climatique.
R.Salamanca--ESF