Cholet: deux morts lors d'un feu d'artifice, enquête pour homicide et blessures involontaires
Une enquête pour homicide et blessures involontaires a débuté vendredi pour tenter d'expliquer comment deux personnes, dont un enfant de sept ans, ont trouvé la mort jeudi soir à Cholet (Maine-et-Loire) suite à un "incident de tir" lors du feu d'artifice du 14 juillet.
Un garçon de sept ans et sa soeur de 24 ans, venus avec leur famille, ont été tués lorsque plusieurs projectiles sont tombés au milieu d'un groupe de spectateurs à quelques dizaines de mètres du pas de tir, peu après 23h00, dans des circonstances qui restent à éclaircir.
Six autres spectateurs, dont les parents des deux victimes, ont été plus légèrement touchés.
Au lendemain de l'accident, "on a fait le point sur la partie réglementaire" pendant la journée de vendredi, a déclaré à l'AFP le procureur de la République d'Angers, Eric Bouillard, précisant que l'enquête était désormais ouverte pour homicide et blessures involontaires.
Le spectacle était organisé par une association, Cholet Evènements, qui travaille depuis de nombreuses années avec la société bretonne HTP, basée à Guichen (Ille-et-Vilaine), a indiqué le magistrat.
Pour ce type de spectacle, "la réglementation est très claire", a poursuivi le magistrat. Il est prévu notamment "un périmètre de sécurité et d'exclusion du public", une zone qui, dans le cas présent, était fixée à "150m" du pas de tir. "Il appartient ensuite à l'organisateur de faire respecter ce périmètre", a ajouté M. Bouillard.
Les organisateurs "ont eu conscience qu'il y avait eu quelque chose d'anormal" mais ils "n'ont pas nécessairement eu conscience tout de suite que quelque chose de grave venait de se passer", a-t-il souligné, interrogé sur le fait que le feu d'artifice soit allé à son terme.
Selon Sandy Beauvois, 25 ans, cariste à Cholet, "nous étions une centaine de personnes à 50 mètres du pas de tir" quand le drame s'est produit. "Un dispositif de mise à feu s’est peut-être couché au sol car nous avons vu un départ de feu sur le pas de tir, 10 secondes plus tard une fusée est venue exploser au milieu de la foule", raconte-t-il à l'AFP.
Des pans d'herbe prennent feu, des gens crient, un début de panique gagne une partie de l'assistance proche du pas de tir tandis que les secours prodiguent les premiers soins aux victimes sur place.
- Dysfonctionnement lors du tir -
L'enquête, confiée à la Sûreté départementale du Maine-et-Loire et au commissariat de Cholet, a débuté dès vendredi matin, avec notamment l'audition des artificiers sur place et des organisateurs.
Plusieurs dizaines de personnes avaient assisté au feu d'artifice en se plaçant juste derrière les grillages autour du stade où se déroulait l'évènement, à l'opposé de la place principale où se massait le gros des spectateurs, selon plusieurs témoignages.
La société HTP a estimé vendredi que la zone de l'accident était en théorie "interdite au public".
"Un dysfonctionnement a eu lieu lors du tir, entraînant la projection des produits contenus dans les tubes en direction d'une zone interdite au public, à l'opposé de la zone spectateurs", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, a pour sa part affirmé que le dispositif de sécurité avait été fait dans les règles.
"Nous avons mis en place un périmètre effectivement, enfin, les organisateurs avec la société d’artificiers. A ma connaissance, il n’a pas été remis en cause par qui que ce soit", a-t-il déclaré à l'AFP.
L'accident, révélé par le quotidien Courrier de l'Ouest, a été filmé et largement diffusé sur les réseaux sociaux. L'exploitation de ces vidéos sera utile aux enquêteurs pour comprendre ce qui s'est passé, selon le procureur.
E.Abril--ESF