La canicule se décale à l'est, 17.000 hectares brûlés en Gironde
La moitié est de la France va encore souffrir de la canicule mardi mais la façade atlantique espère souffler, après une nuit compliquée en Gironde sur le front des deux incendies géants qui ont déjà ravagé 17.000 hectares de forêt.
Près de 1.700 pompiers venus de toute la France, appuyés par d'importants moyens aériens, sont mobilisés contre ces deux brasiers qui ont brûlé 4.700 hectares de forêt à La Teste-de-Buch et 12.000 à Landiras, à 50 km à l'est, selon le dernier point de la préfecture de Gironde lundi soir.
Sur ces deux communes, 16.000 personnes ont dû être évacuées lundi par une chaleur caniculaire, avec plus de 40°C, portant le nombre total d'évacués à 32.000 en six jours.
En fin après-midi, un nouveau feu s'est déclaré à Vensac, dans le Médoc, brûlant 70 hectares.
Lundi, un énorme panache de fumée était visible du bassin d'Arcachon.
Au pied de la dune du Pilat, les cinq campings, desquels 6.000 vacanciers avaient été évacués dans la nuit de mercredi, "ont brûlé à 90%", a dit la préfète de Gironde, Fabienne Buccio.
De nombreuses explosions ont retenti lundi après-midi, dues au bonbonnes de gaz restées dans les campings et dans les restaurants abandonnés.
"On ne se laisse pas abattre, le feu ne fait pas ce qu'il veut, nous l'embêtons. Nous construisons des pare-feux, des fossés, tout ce qu'on peut faire faire autour de lui", a lancé la préfète.
"L'évacuation doit permettre aux pompiers de se concentrer sur l'attaque de l'incendie", explique à l'AFP le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers.
- 2e canicule en un mois -
De nombreux records locaux de chaleur ont été battus lors de cette "journée la plus chaude de cette vague de chaleur", a annoncé Météo-France, la seconde canicule depuis juin.
Selon des valeurs provisoires relevées à 17h, le thermomètre a par exemple affiché 39,3°C à Brest (contre un précédent record de 35,1°C en août 2003), 39,5°C à Saint-Brieuc (contre 38,1°C en août 2003), 42°C à Nantes (contre 40,3 °C en juillet 1949) ou encore 42,6°C à Biscarrosse (contre 41,7°C en juin 2022).
Nul n'est plus à l'abri: le pic de cette 45e vague de chaleur recensée en France depuis 1947 touche la façade ouest, des Landes et du Gers jusqu'au Finistère. 313 hectares de végétation ont aussi flambé dans les Monts d'Arrée (Finistère).
La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Après les nombreux records de chaleur enregistrés lundi, la baisse sensible des températures par l'Atlantique devrait amener, selon Météo France, à une levée mardi matin de la vigilance rouge "canicule" actuellement en vigueur sur 15 départements de l'arc atlantique, du Finistère aux Landes.
Mais, dans le Sud-Ouest, de fortes rafales de vent vont succéder à la canicule, a alerté Météo-France sur Twitter: "chute du mercure de 15 à 20° et rafales de vent d'ouest à 60 à 70 km/h. Phénomène soudain se propageant de la côte basque au bassin d'Arcachon entre 18 et 21h."
Les fortes chaleurs gagneront le nord et l'est du pays, avec des températures comprises entre 37 et 40°C.
Cette vague de chaleur touche l'ensemble de l'Europe occidentale, provoquant également des feux de forêt en Espagne ou au Portugal. La température pourrait dépasser le seuil des 40°C mardi en Grande-Bretagne, une première dans le pays.
Environ la moitié du territoire de l'Union européenne est confrontée actuellement à un risque de sécheresse, a annoncé lundi la Commission européenne.
S.Martinez--ESF