Le ministre de la Justice dit avoir "personnellement approuvé" la perquisition chez Trump
Le ministre de la Justice Merrick Garland a affirmé jeudi avoir "personnellement approuvé" la perquisition spectaculaire du FBI chez l'ancien président Donald Trump en Floride, et condamné les "attaques infondées" contre son ministère et la police fédérale après ce raid qui a suscité la colère des républicains.
Lors d'une conférence de presse exceptionnelle, M. Garland n'a rien dévoilé des raisons et des résultats de cette opération mais il a - fait inhabituel - annoncé qu'il avait demandé que le mandat ayant permis la perquisition soit rendu public.
"J'ai personnellement approuvé la décision de réclamer un mandat de perquisition pour cette affaire", a déclaré M. Garland lors d'une courte et rare intervention télévisée.
s"Le ministère ne prend pas ce genre de décision à la légère", a-t-il ajouté, précisant qu'elle avait été approuvée par un juge fédéral.
Soulignant que des "obligations éthiques" l'empêchaient de détailler les raisons du raid, M. Garland a dit avoir demandé à un juge de Floride de lever la confidentialité du mandat, M. Trump ayant publiquement confirmé la perquisition et au vu de "l'intérêt public important dans cette affaire".
M. Trump a jusqu'à vendredi pour contester cette requête.
Des sympathisants républicains, pourtant connus pour afficher d'ordinaire leur soutien aux forces de l'ordre, ont critiqué le FBI de manière virulente à la suite du raid. Ce qui a poussé l'Association des agents du FBI à qualifier "les appels à la violence contre la police" d'"inacceptables".
"Les récentes menaces contribuent à une atmosphère dans laquelle certains acceptent, ou vont accepter, la violence contre les forces de l'ordre comme étant appropriée. Elle ne l'est pas. Il ne s'agit pas d'une question partisane ou politique", a réagi dans un communiqué Brian O'Hare, le président de l'association.
- Sans précédent -
Cette perquisition sans précédent par le FBI chez un ancien président des Etats-Unis a eu lieu lundi dans la résidence de luxe de Donald Trump à Mar-a-Lago, en Floride.
Outré, le 45e président américain a écrit jeudi sur son réseau social Truth Social que ses avocats étaient en train de coopérer "pleinement" avec les autorités quand "soudain et sans prévenir, Mar-a-Lago a été perquisitionné, à 06h30 du matin, par un TRES grand nombre d'agents".
Il s'est aussi plaint du fait que les agents aient "fouillé les placards de la Première dame et cherché dans ses vêtements et ses effets personnels", les laissant dans "un désordre relatif".
La veille, il avait suggéré que le FBI avait pu avoir "placé" des preuves contre lui lors de cette opération.
Jamais un ancien locataire de la Maison Blanche n'avait été inquiété par la justice de cette façon.
La perquisition de la police fédérale a-t-elle à voir avec les nombreux cartons que Donald Trump a emportés avec lui en quittant la Maison Blanche en janvier 2021? Est-elle liée à l'enquête sur sa responsabilité dans l'assaut du Capitole? Concerne-t-elle plutôt les soupçons de fraude financière dont la Trump Organization fait l'objet à New York?
- Sous pression -
Le ministère de la Justice était sous pression politique et médiatique cette semaine pour donner des éléments de réponse.
Les ténors républicains ont fait bloc avec leur ancien président, qui n'a pas reconnu sa défaite en 2020 et envisage de se représenter en 2024.
L'ancien vice-président Mike Pence, lui-même possible rival de Donald Trump dans deux ans, a fait part de sa "profonde préoccupation" après le raid du FBI.
Le milliardaire républicain a aussi été soumis à une audition sous serment, mercredi, dans le bureau de la procureure générale de New York.
Mais il a invoqué pendant quatre heures plus de 440 fois son droit de ne pas répondre aux questions, en vertu du 5e amendement de la Constitution américaine, selon des médias américains.
La plus haute magistrate de l'Etat de New York, Letitia James, enquête au civil depuis 2019 sur des soupçons de fraudes financières et fiscales au sein du groupe familial Trump Organization.
D'après l'un des avocats de M. Trump, Ron Fischetti, cité par la télévision NBC, la seule réponse que son client ait faite a été de donner son nom.
K.Baro--ESF