El Siglo Futuro - Lourdes: des milliers de pèlerins de tous âges célèbrent l'Assomption

Madrid -
Lourdes: des milliers de pèlerins de tous  âges célèbrent l'Assomption

Lourdes: des milliers de pèlerins de tous âges célèbrent l'Assomption

Une messe de l'Assomption tenue lundi et une procession aux flambeaux dédiée à la Vierge Marie ont rassemblé des milliers de pèlerins de tous âges et origines au sanctuaire catholique de Lourdes, où 1,6 million de fidèles sont attendus cette année.

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"Je suis venue à la rencontre de la Vierge Marie, je pense que j'ai été convoquée par elle", explique peu avant le début de la messe Nina-Evelyne. Emue, cette Ivoirienne de 50 ans raconte avoir profité de ses vacances en France pour faire son premier pèlerinage à Lourdes, après s'être rendue plusieurs fois au sanctuaire de Notre-Dame de la Délivrance, à Issia, en Côte d'Ivoire.

Monique N'Gotta, 47 ans, vient aussi de Côte d'Ivoire, comme une centaine d'autres pèlerins ivoiriens présents: "J'ai entendu Sainte Bernadette m'appeler et je suis venue suivre ses pas", dit-elle, faisant allusion à Bernadette Soubirous devant laquelle, selon la tradition catholique, est apparue la Vierge Marie en 1858.

Des centaines de malades en fauteuil roulant faisaient partie des 15.000 pèlerins, d'après un comptage de la direction du sanctuaire, qui ont participé à la messe tenue autour d'un grand chapiteau.

Dimanche, peu après la tombée du jour, ils avaient été des milliers aussi à marcher à la lueur de flambeaux, derrière une statue blanche de la Vierge Marie, récitant la prière mariale "je vous salue Marie".

Venues du Portugal, Edite Antunes, 67 ans, et Maria Silva, 58 ans, ont dit leur "émotion" d'être là pour la première fois, d'autant qu'elles n'ont pas pu se rendre au sanctuaire portugais de Fatima depuis le début des restrictions sanitaires dues au Covid.

-Sanctuaire "convalescent"-

Ces restrictions sanitaires ont beaucoup réduit depuis 2020 le nombre de pèlerins venant à Lourdes.

Après être passé de quelque 3,5 millions de pèlerins par an avant la pandémie, ce chiffre est tombé à 800.000 en 2020, puis à 1,6 million en 2021.

Ils devraient encore être autour de 1,6 million cette année, a déclaré à l'AFP le directeur de la communication du sanctuaire, David Torchala.

Le sanctuaire, dont le budget de quelque 30 millions d'euros par an n'est financé que par des dons des fidèles, doit encore mettre jusqu'à trois quarts de ses 320 salariés au chômage partiel entre septembre et juin.

Pour M. Torchala, le sanctuaire, l'un des premiers lieux de pèlerinage catholiques au monde, est encore "convalescent".

Parmi les personnes présentes dimanche et lundi se trouvaient quelque 4.000 participants au pèlerinage national, le plus important pour les catholiques français, organisé chaque année autour du 15 août.

Depuis sa création en 1873, le pèlerinage national de l'assomption célèbre "la montée au ciel" au terme de sa vie terrestre de Marie, la mère du Christ, une croyance qui existait déjà depuis des siècles quand le pape Pie XII a érigé l'Assomption en dogme en 1950.

Selon la théologie catholique, Marie, préservée de tout péché dès sa conception afin de mettre au monde le fils de Dieu, ne pouvait pas connaître la corruption due au péché après sa mort.

-Eau bénite-

Dimanche, après la procession, de nombreux fidèles ont fait la queue devant les robinets d'eau considérée comme "bénite" par les chrétiens pour en emporter chez eux.

Alors que la sécheresse rend difficile l'approvisionnement en eau potable dans certaines communes françaises, à Lourdes, cette "eau bénite" ne manquera pas.

Le sanctuaire dispose en effet d'un système de stockage de l'eau de la source de la grotte de Massabielle où, selon la tradition catholique, la Vierge Marie est apparue à Bernadette Soubirous.

Pendant la basse saison, ce système permet de stocker suffisamment d'eau pour les nombreux pèlerins attendus l'été, explique à l'AFP le directeur technique du sanctuaire, Sébastien Maysounave.

L'eau coule donc comme d'habitude cet été des 15 robinets et reste présente dans les 18 fontaines du sanctuaire. En revanche, les vasques, aussi appelées "piscines", restent vides pour limiter les risques de contagion par le virus du Covid. Les fidèles sont invités à refaire "le geste de l'eau" qu'aurait fait Bernadette à la demande de la Vierge mais sans eau.

L.Balcazar--ESF