El Siglo Futuro - Fin de cavale en Belgique pour un escroc britannique recherché en France

Madrid -
Fin de cavale en Belgique pour un escroc britannique recherché en France
Fin de cavale en Belgique pour un escroc britannique recherché en France / Photo: © AFP

Fin de cavale en Belgique pour un escroc britannique recherché en France

Fin de cavale pour Robert Hendy-Freegard: cet escroc britannique recherché en France depuis plus d'une semaine pour avoir percuté deux gendarmes en fuyant un contrôle dans la Creuse, a été incarcéré samedi en Belgique, au lendemain de son arrestation sur une autoroute près de Bruxelles.

Taille du texte:

Condamné en Grande-Bretagne pour tromperie et vol et sujet d'un documentaire Netflix, cet homme de 51 ans a été interpellé vendredi vers 16H50 (14H50 GMT) à Grand-Bigard, près de Bruxelles, sur l'autoroute E40, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la police fédérale belge, confirmant une information de BFMTV.

Il a été présenté samedi à Bruxelles à un juge d'instruction qui a décidé de le "placer en détention dans le cadre de la procédure de remise" à la France, a précisé en fin d'après-midi le parquet de Hal-Vilvorde.

M. Hendy-Freegard, visé par un mandat d'arrêt européen émis par la justice française, devra comparaître dans un délai de 15 jours devant la juridiction belge chargée de statuer sur l'exécution du mandat. Le parquet a dit ignorer à ce stade si le suscept accepte ou refuse son extradition.

En France, ce quinquagénaire est suspecté d'avoir percuté deux gendarmes dans la localité de Vidaillat --dont l'un a été victime d'une fracture ouverte du nez--, alors qu'il tentait de s'échapper en voiture durant un contrôle de l'élevage de chiens.

Il tenait cet élevage dans une maison isolée avec sa compagne britannique, qui vivait là "dans des conditions terribles","totalement recluse" et "complètement sous influence", selon des voisins.

Depuis, il était en fuite et une information judiciaire pour "tentative d'homicide" a été confiée à un juge d'instruction de Limoges.

"Maintenant ça va être le retour à la normale pour les habitants de Vidaillat. Il va pouvoir répondre de ses actes. On va suivre la suite, son procès et sa condamnation car c'était quand même un voisin", a indiqué samedi à l'AFP la maire Martine Laporte.

L'édile de cette petite commune de 180 habitants, où le couple britannique était installé depuis 2015, pensait toutefois "que sa cavale serait plus longue car c'était quelqu'un de très organisé".

- "Hors d'état de nuire" -

Pour Babette, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille et qui habite la maison mitoyenne du couple britannique, "c'est un ouf de soulagement".

"Maintenant, il va être mis quelque temps hors d'état de nuire, ajoute-t-elle. Sandra (Clifton, la compagne du mis en cause, ndlr) et sa famille vont pouvoir entamer une reconstruction".

Un autre voisin proche, Serge, qui n'a pas souhaité être identifié, "trouve ça bizarre qu'il ait traversé la France sans se faire repérer et direct en Belgique, il est interpellé. Je m'interroge car son véhicule était quand même assez distinctif. On ne sait pas où il a dormi, où il a fait le plein..."

En Belgique, la police fédérale a expliqué que c'est grâce aux caméras permettant de reconnaître les plaques d'immatriculation que sa voiture avait pu être localisée, ce qui a mené à son arrestation.

Bien connu en Grande-Bretagne, Robert Hendy-Freegard est le sujet central du documentaire "The Puppetmaster: leçons de manipulation" et du film de fiction "Rogue Agent", tous deux diffusés sur la plateforme Netflix.

En 2005, il avait été condamné dans son pays à la prison à perpétuité pour enlèvement, tromperie, vol sur des étudiants et des femmes, à qui il avait soutiré plus d’un million de livres, en se faisant notamment passer pour un espion du MI5, le service de renseignement intérieur britannique.

"Il parvenait à prendre le pouvoir et le contrôle sur la vie" de ses victimes, les forçant à vivre dans "un pauvreté abjecte", avait expliqué lors du procès un enquêteur.

Il avait été libéré en 2009, après qu'une cour d'appel avait cassé la condamnation pour enlèvements.

P.Avalos--ESF