Agression de Hamraoui: quatre hommes en garde à vue, trois reconnaissent leur présence sur les lieux
Quatre hommes étaient en garde à vue jeudi dans l'enquête sur l'agression en novembre de la joueuse internationale du Paris SG Kheira Hamraoui, et trois d'entre eux ont reconnu leur présence sur les lieux des faits.
Ces trois hommes, interpellés mercredi matin à leur domicile et interrogés depuis par les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire de Versailles, ont reconnu leur présence sur les lieux de l'agression, selon une source proche du dossier et une source judiciaire.
Agés d'une vingtaine d'années, ils ont reconnu une certaine implication, mais "le déroulé des faits reste à définir", a prévenu une autre source proche du dossier.
L'un d'eux a été interpellé mercredi à Yerres (Essonne), les deux autres à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).
Un quatrième homme, âgé de 19 ans, doit encore être auditionné. Il a été interpellé jeudi matin à Massy (Essonne) et placé également en garde à vue dans les locaux de la PJ, d'après le parquet de Versailles contacté par l'AFP.
Ces gardes à vue s'inscrivent dans le cadre de l'information judiciaire ouverte le 15 novembre à Versailles contre X pour "association de malfaiteurs" et "violences aggravées".
Sollicités mercredi par l'AFP, l'entourage de Kheira Hamraoui et son avocate n'avaient pas souhaité commenter.
Le 4 novembre 2021, la joueuse du PSG avait été agressée à coups de barres de fer par deux hommes, devant l'une de ses coéquipières, Aminata Diallo, alors qu'elles rentraient d'un dîner d'équipe.
L'hypothèse d'une rivalité entre les deux joueuses du Paris Saint-Germain, qui évoluent au même poste de milieu de terrain, avait été, dans un premier temps, envisagée.
Aminata Diallo et l'un de ses amis, incarcéré à Lyon, avaient été placés en garde à vue mais aucune charge n'avait finalement été retenue contre eux.
Aminata Diallo a toujours vivement contesté être impliquée.
- A l'écart du groupe -
Kheira Hamraoui, 32 ans, a vécu une saison 2021-2022 éprouvante, dans le sillage de cette agression "d'une violence inouïe" selon ses propres mots au quotidien sportif L'Equipe.
"J'ai vécu un vrai guet-apens. Ces individus m'attendaient derrière un camion. Ils étaient au bon endroit, au bon moment. Comment ont-ils pu être si bien renseignés? C'est autant de questions sans réponse encore aujourd'hui", avait-elle déclaré en juin.
Après le déclenchement de l'affaire, ses relations se sont dégradées avec une partie de l'équipe du PSG, et notamment avec les attaquantes Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani.
Sous contrat jusqu'en juin 2023, Hamraoui est tenue à l'écart du groupe professionnel depuis le début de la saison en cours.
Une situation qu'elle a fait constater par un huissier durant un entraînement la semaine passée.
La directrice sportive adjointe du PSG féminin, Sabrina Delannoy, a reconnu au micro de Canal+ qu'"Hamraoui ne fait pas partie des projets sportifs du PSG et ça restera comme ça pour toute la saison".
Malgré l'intérêt de plusieurs clubs, l'ancienne Barcelonaise "veut honorer la dernière année de son contrat: elle restera Parisienne cette saison", avait de son côté insisté son entourage auprès de l'AFP.
Son agression et les dissensions au sein du vestiaire parisien ont aussi alimenté les réseaux sociaux. Surtout lorsque le nom de l'ex-international français Eric Abidal était apparu dans la procédure: Kheira Hamraoui utilisait une puce au nom du footballeur sur son téléphone portable.
Eric Abidal a été entendu en décembre, comme simple témoin. Les affirmations de son épouse sur sa relation avec Kheira Hamraoui avaient fait grand bruit, Hayet Abidal demandant le divorce.
En février, Kheira Hamraoui a porté plainte à Paris pour "diffamation, injure publique, menaces et atteinte à la vie privée", contre un influenceur et un journaliste indépendant.
D.Serrano--ESF