El Siglo Futuro - Tempête Fiona: la Guadeloupe constate les dégâts, Paris annonce de l'aide

Madrid -
Tempête Fiona: la Guadeloupe constate les dégâts, Paris annonce de l'aide
Tempête Fiona: la Guadeloupe constate les dégâts, Paris annonce de l'aide / Photo: © AFP

Tempête Fiona: la Guadeloupe constate les dégâts, Paris annonce de l'aide

Etat de catastrophe naturelle et mobilisation du fonds de secours pour l'Outre-Mer: le gouvernement français a voulu montrer dimanche son soutien à la Guadeloupe éprouvée par la tempête tropicale Fiona, requalifiée en ouragan à son approche de Porto Rico.

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Fiona aura causé de nombreux dégâts lors de son passage en Guadeloupe dans la nuit de vendredi à samedi, où elle a laissé des quartiers inondés et maisons dévastées. Par endroits, l'eau est montée de plus de 1,5 mètre. Sur le territoire de la commune de Basse-Terre, un homme est mort, emporté avec sa maison par les flots d'une rivière en crue.

C'est le sud de l'île homonyme de Basse-Terre, partie sud-ouest de l'archipel, qui a été le plus affecté.

Dans cette même commune, Stella Lelong, 48 ans, a vu l'eau pénétrer dans sa maison en pleine nuit. "En une heure, on s'est retrouvé avec 80 cm d'eau à l'intérieur (...) On a tout perdu, tout ce qui est au rez-de-chaussée est perdu", a-t-elle témoigné. Son intérieur "a récupéré les poubelles communales et les débris de la rivière".

Le manque d'eau se fait sentir, la distribution d'eau potable ayant été coupée à de nombreux endroits. Seules huit des 26 usines exploitées par le syndicat mixte de gestion de l'eau (SMGEAG) pouvaient de nouveau la traiter dimanche à la mi-journée, a indiqué cet établissement dans un communiqué.

Quelque 5.000 clients d'EDF restaient privés d'électricité dimanche à 12H00 locales (18H00 à Paris), mais l'opérateur prévoyait de réalimenter au moins la moitié d'entre eux dans la journée. Là aussi, le sud de la Basse-Terre est la zone la plus touchée, précise EDF.

La vigilance météorologique est repassée dimanche au niveau jaune pour "fortes pluies et orages", après 24 heures de vigilance rouge.

Dans son bulletin, le centre météorologique de Guadeloupe a qualifié de "très impressionnants" les cumuls de pluie mesurés depuis le début de l'épisode, dans la nuit de vendredi à samedi, tels les "534 mm à St-Claude (Matouba)" ou les "502 mm à Capesterre Belle-Eau (Neufchâteau)". L'équivalent de plusieurs mois de précipitations.

- Visite à venir du ministre délégué -

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que l'état de catastrophe naturelle serait reconnu en "fin de semaine prochaine" en Guadeloupe.

Dans cet archipel des Petites Antilles très concerné par le dérèglement climatique, l'état de catastrophe naturelle avait déjà été reconnu en mai pour plusieurs communes touchées fin avril par des inondations qui avaient fait un mort.

Outre l'état de catastrophe naturelle, une garantie de l'Etat pour indemniser les victimes, "le fonds de secours pour l'outre-mer", qui vise l'indemnisation de biens non assurables des sinistrés, sera "mobilisé", a de son côté indiqué sur Twitter le président Emmanuel Macron.

"Mes pensées vont vers la Guadeloupe, vers notre compatriote emporté et tous les habitants touchés", a dit le chef de l'Etat qui a demandé au ministre chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, de se rendre sur place.

La date n'a pas encore été arrêtée mais M. Carenco devrait effectuer cette visite la semaine prochaine, a indiqué son entourage à l'AFP.

Sixième système tropical de la saison dans l'Atlantique, la tempête Fiona s'est renforcée dimanche en ouragan à l'approche de Porto Rico, charriant des vents soufflant jusqu'à 130 km/h, a annoncé le Centre américain des ouragans.

Le président américain Joe Biden a approuvé dimanche la déclaration d'état d'urgence de Porto Rico, une mesure qui permet de débloquer des fonds fédéraux pour les secours.

Plus de 450.000 foyers étaient privés de courant sur le territoire américain des Caraïbes dimanche matin, selon le site spécialisé poweroutage.us.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des ouragans les plus intenses, avec des vents plus violents et des précipitations plus importantes, augmente. Ils font notamment peser un risque de plus en plus important aux communautés côtières.

E.Abril--ESF