Ouverture du procès de la collision de Millas qui avait causé la mort de six enfants
Cinq ans après la mort de six collégiens dans la collision de leur car scolaire avec un train à Millas (Pyrénées-Orientales), le procès de la conductrice s'est ouvert lundi à Marseille.
"Cela va bientôt faire cinq ans que vous attendez ou redoutez ce moment, il est arrivé", a déclaré à l'ouverture de l'audience la présidente du tribunal, Céline Ballerini. Une soixantaine de personnes avaient pris place dans la grande salle d'audience, dont des familles de victimes.
Seule prévenue dans ce procès, la conductrice du car scolaire, Nadine Oliveira, 53 ans, est arrivée en tailleur noir, immédiatement saluée par un labrador noir, Ouchi, qui l'assistera tout au long du procès, pour l'aider à libérer sa parole et à gérer ses émotions.
Le 14 décembre 2017, peu après 16h00, la violente collision entre un autocar de ramassage scolaire transportant 23 enfants depuis le collège de Millas et un train express régional (TER) à un passage à niveau avait fait six morts et 17 blessés, dont huit très grièvement. Sous le choc, le car avait été coupé en deux.
Pour l'instant, 123 parties civiles se sont constituées. Mais d'autres pourraient se manifester lundi, selon Olivier Leurent, président du tribunal judiciaire de Marseille, qui dispose d'un pôle spécialisé pour enquêter et juger les accidents collectifs dans le Sud-Est de la France.
"C'est primordial, important et vital pour nous et pour tout le monde" d'être présents, a témoigné avant l'audience Stéphan Mathieu, le père d'une adolescente décédée dans l'accident.
"Nous devons affronter le regard de la conductrice, qu'elle se justifie sur ce qui s'est passé ou pas afin de connaître la vérité", a-t-il ajouté, précisant que le plus important pour lui était "qu'elle nous demande pardon et qu'elle s'excuse".
"Qu'elle soit condamnée ou non, ce n'est pas le problème", a poursuivi M. Mathieu.
Les expertises techniques menées durant l'instruction concluent que la conductrice, qui avait l'habitude de ce trajet, a forcé "la demi-barrière fermée dudit passage à niveau alors qu'un train express régional arrivait".
Pour les enquêteurs, "l'hypothèse la plus probable, sur le plan technique" est bien "celle d'un passage à niveau fermé au moment de l'accident", même si les témoignages attestant de l'inverse, dont ceux de certains enfants, "sont majoritaires".
M.Hernández--ESF