La papesse des influenceurs Magali Berdah appelle à mieux réguler son secteur
Magali Berdah, dont la puissante agence d'influenceurs Shauna Events est accusée de recourir à des pratiques commerciales trompeuses, appelle dans une tribune du JDD dimanche à mieux encadrer les placements de produits sur les réseaux sociaux.
"Alors que la défiance des Français envers le monde de l’influence ne cesse de croître, les règles peinent à s'adapter", souligne celle qui est régulièrement ciblée avec virulence sur les réseaux sociaux, notamment par le rappeur Booba.
Ce dernier a déposé une plainte pour des pratiques commerciales trompeuses supposément commises par Shauna Events, qui a débouché en septembre sur l'ouverture d'une enquête.
Dans les pages du JDD, Magali Berdah dénonce les arnaques de certains influenceurs tout en défendant ses pratiques.
"Soyons clair: le placement de produits n'est ni un problème ni mauvais en soi", affirme-t-elle. "Les excès actuels font cependant qu'il est urgent de garantir qu'il soit désormais encadré."
"Chaque scandale réduit la confiance dans nos métiers et tend à renforcer l'idée dans l'opinion publique que les personnalités cherchent à les tromper", poursuit-elle. "C'est là l'un des grands paradoxes qui entourent le placement de produits: le sujet défraie régulièrement l'actualité. Pour autant, la régulation peine à naître."
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est engagé fin septembre à rassembler l'ensemble de influenceurs et acteurs du secteur (publicitaires, marchés en ligne...), afin de "définir des règles plus claires, plus strictes, pour protéger le consommateur".
"J'en fais une priorité absolue", avait-il affirmé lors d'un entretien au média Brut.
Dans le JDD, Magali Berdah appelle les dirigeants à "contraindre le monde de l’influence à renoncer à ses sombres pratiques".
"De notre côté, nous devons faire la transparence auprès de l'État sur les marques avec lesquelles nous travaillons,", avance-t-elle.
Ciblée sur les réseaux sociaux, Mme Berdah avait déposé une plainte et obtenu l'ouverture en juin d'une enquête au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PLNH) du tribunal judiciaire de Paris.
A la suite de cette plainte, 11 hommes et une femme seront jugés en 2023 à Paris pour des soupçons de "cyberharcèlement" envers elle.
M.E. De La Fuente--ESF