El Siglo Futuro - Nouvelles violences en Equateur : six policiers blessés dans une prison

Madrid -
Nouvelles violences en Equateur : six policiers blessés dans une prison
Nouvelles violences en Equateur : six policiers blessés dans une prison / Photo: © AFP

Nouvelles violences en Equateur : six policiers blessés dans une prison

Six policiers ont été blessés jeudi au cours d'une nouvelle émeute dans une prison en Equateur, où l'état d'urgence a été décrété dans deux provinces après une vague de violences meurtrières imputées au trafic de drogue.

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Les forces de l'ordre ont été la cible de tirs d'armes à feu et d'explosifs pendant une intervention dans la prison de Guayas 1 dans le port de Guayaquil, selon une source de l'organisme public chargé d'administrer les prisons (SNAI).

Les détenus "répondent par la violence contre les agents de la police nationale, les forces armées et le corps de sécurité et de surveillance des prisons, notamment en utilisant des grenades", a expliqué cet organisme dans un communiqué.

Sur Twitter, la police a souligné que six agents avaient été blessés dans cette intervention déclenchée à la suite de violences entre détenus, sans préciser si la situation était sous contrôle ou pas.

Des tirs et des coups de feu pouvaient être entendus de l'extérieur de la prison, contrôlée par des bandes de trafiquants de drogue, selon un journaliste de l'AFP.

Avec le soutien de la police et de l'armée, le SNAI a commencé mardi à transférer des prisonniers de la prison de Guayas 1 vers d'autres établissements pénitentiaires afin d'y réduire la surpopulation.

Mercredi, deux détenus sont morts et six autres ont été blessés dans des violences dans cette même prison.

Mardi six personnes, dont cinq policiers, avaient été tuées dans une série d'attaques à l'explosif et à l'arme à feu contre des postes de police, des stations-service et un hôpital de Guayaquil, une métropole de 2,8 millions d'habitants.

Selon les autorités, ces incidents ont été provoqués par le transfèrement vers d'autres établissements de 1.000 détenus de la prison de Guayas 1.

Les violences ont aussi affecté d'autres prisons équatoriennes, notamment dans la ville côtière d'Esmeraldas, près de la frontière avec la Colombie, où huit gardiens ont été brièvement pris en otage mardi.

Face à ces violences, le président Guillermo Lasso a instauré mardi et jusqu'au 16 décembre l'état d'urgence dans les provinces de Guayas et d'Esmeraldas et un couvre-feu à partir de 21H00 (02H00 GMT).

Les forces de sécurité ont annoncé avoir procédé à 53 arrestations mercredi et saisi armes à feu, munitions et explosifs.

- 1.200 homicides -

Plus de 1.200 homicides ont été recensés dans le port de Guayaquil depuis le début de l'année, soit 60% de plus que pour la même période de 2021, selon des chiffres officiels.

Les narcotrafiquants, dont certains sont liés aux cartels mexicains, livrent une guerre dans les rues et dans les prisons en Equateur, où des massacres ont fait près de 400 morts depuis février 2021.

Situé entre la Colombie et le Pérou, les plus grands producteurs mondiaux de cocaïne, cet Etat est passé du statut de pays de transit de drogue à celui d'important centre de distribution vers l'Europe et les Etats-Unis.

En 2021, les autorités ont mis la main sur une quantité record de 210 tonnes de drogues, principalement de la cocaïne. Depuis le début de l'année, les saisies totalisent 160 tonnes.

"L'Equateur est un pays +dollarisé+ avec un système judiciaire corrompu et perméable. C'est l'endroit idéal pour les activités criminelles", explique à l'AFP Xavier Flores, un avocat spécialisé dans les droits de l'homme.

Pour l'ancien chef des renseignements militaires, Mario Pazmiño, il existe "une gouvernance criminelle" dans ce pays, où "le crime organisé a commencé à chasser l'Etat de certains territoires".

"Il va y avoir une métastase de la violence au niveau national, en commençant par les principales villes où ces organisations contrôlent déjà certaines enclaves et en s'étendant à d'autres villes qui ne sont pas encore contaminées", a-t-il prédit auprès de l'AFP.

O.L.Jiminez--ESF