Festival de Cannes: une Palme sur le tapis rouge, la CGT manifeste
La compétition et la contestation sociale: trois films, dont celui du réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, Palme d'or en 2014, sont en lice vendredi à Cannes, où la CGT a appelé à un rassemblement devant le Carlton pour protester contre la réforme des retraites.
Déjà au coeur de la trame de "Monster", le long-métrage du Japonais Hirokazu Kore-Eda projeté en ouverture de la compétition mercredi, c'est encore le thème du harcèlement en milieu scolaire que déroule Ceylan.
Sacré en 2014 avec "Winter Sleep", le successeur de Yilmaz Güney et Serif Gören, seuls autres réalisateurs turcs récompensés de la Palme d'or en 1982 pour "Yol", revient avec un drame qui se déroule en Anatolie et dans lequel un professeur est confronté à des accusations de harcèlement.
A 64 ans, Ceylan est un habitué de la Croisette: Grand prix dès 2003 pour "Uzak", Prix de la mise en scène pour "Les Trois Singes (2008) et un autre Grand prix en 2011 pour "Il était une fois en Anatolie".
- Manifestations -
"The Zone of Interest", de Jonathan Glazer, fondé sur un roman du Britannique Martin Amis paru en 2014, ne manquera lui pas d'alimenter la controverse vendredi: ayant pour cadre Auschwitz, l'histoire raconte celle d'un officier nazi qui s'est épris de la femme du commandant du camp d'extermination.
On doit déjà au réalisateur britannique de 58 ans "Under the Skin", sorti en 2013, une adaptation libre d'un roman de science-fiction de Michel Faber, qui met en scène l'actrice américaine Scarlett Johansson en extra-terrestre déguisée en femme fatale.
Egalement vendredi, Kaouther Ben Hania montera les marches pour "Les filles d'Olfa". Avec ce long-métrage, la réalisatrice de 45 ans livre un film "à la lisière de l'essai", selon Thierry Frémaux, délégué général du Festival, sur une Tunisienne confrontée à la disparition de deux de ses quatre filles.
Figure marquante de la nouvelle vague du cinéma maghrébin, Kaouther Ben Hania a réalisé en 2020 "L'Homme qui a vendu sa peau", premier film tunisien sélectionné aux Oscars.
Sur le front social, l'hôtel Carlton, associé depuis toujours au Festival de Cannes et qui a rouvert cette année après trois ans de travaux, verra sur son parvis un rassemblement fixe de salariés du secteur de l'hôtellerie, à l'appel du syndicat CGT, pour protester contre la réforme des retraites.
Ce lieu privé n'est pas concerné par l'arrêté préfectoral interdisant toute manifestation sur un périmètre autour de la Croisette.
"Mais nous avons dû limiter le nombre de personnes que nous comptons rassembler pour éviter d'empiéter sur la zone interdite", a expliqué à l'AFP Ange Romiti, élu CGT et secrétaire général du syndicat CGT des hôtels, cafés et restaurants de Cannes.
En plus de la réforme des retraites, qui sera au coeur d'une autre manifestation prévue dimanche à Cannes, la CGT dénonce également "les conditions de travail d'une centaine de salariés du Carlton, sur un total de 600, privés de lumière naturelle dans le sous-sol" de l'établissement luxueux classé cinq étoiles. L'inspection du travail a été saisie.
A.García--ESF