JO-2024: la nouvelle garde de la mode française veut surfer sur le succès de la cérémonie d'ouverture
"Je sens que ça va changer beaucoup de choses": la nouvelle garde de la mode française, mise à l'honneur lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, espère tirer profit de ce coup de projecteur.
"C'est sûr que ça va être un énorme coup de +boost+ et je le sens déjà de par l'attention médiatique. Je sens que ça va changer beaucoup de choses", s'enthousiasme Jeanne Friot auprès de l'AFP.
"Il y a quand même des milliards (sic) de gens qui ont entendu mon nom", insiste la créatrice de 29 ans, qui a signé la tenue d'argent de la cavalière sur la Seine, en collaboration avec Robert Mercier, spécialiste du cuir au sein des grandes maisons de luxe.
Son nom mais aussi celui d'une dizaine d'autres jeunes créateurs et créatrices français: du défilé façon Fashion week sur la passerelle Debilly aux acrobates du Pont Neuf habillés par Charles de Vilmorin, sans oublier la fameuse cavalière, le spectacle orchestré par Thomas Jolly a fait la part belle à la création tricolore, grâce notamment à Daphné Bürki, directrice des costumes.
"Il y a vraiment des très, très belles retombées grâce à la cérémonie", se réjouit le créateur Gilles Asquin, qui a participé au défilé aux côtés d'Alphonse Maitrepierre, Victor Weinsanto, Solène Lescoüet ou encore Kevin Germanier.
Le trentenaire a conçu la combinaison strassée bleu-blanc-rouge portée par la mannequin transgenre Raya Martigny, ainsi que la tenue de la DJ Barbara Butch, mise à l'honneur dans le tableau controversé incarné par des drag queens.
"La polémique, ça m'a pas mal aidé à diffuser, l'air de rien", souligne-t-il ironiquement, tout en déplorant être victime de cyberharcèlement et de menaces, à l'instar de Barbara Butch qui a porté plainte.
Comme Jeanne Friot, Gilles Asquin croit que la cérémonie va marquer un tournant dans sa carrière. "Je pense que l'année prochaine va être différente", avance-t-il.
- "Liberté totale" -
Depuis vendredi, le créateur a reçu au moins cinq commandes de particuliers pour des combinaisons. "Ça paraît peu mais c'est du sur-mesure, alors c'est très bien. Ce sont des très beaux projets", précise-t-il.
Jeanne Friot a de son côté vu son compte Instagram "exploser" avec plus de 20.000 nouveaux abonnés, culminant désormais à 37.000 followers, et a enregistré "pas mal de ventes" sur son site internet.
"Ce ne sont pas des grosses pièces mais c'est toujours cool, ça fait toujours du bien", estime-t-elle.
Même son de cloche auprès d'Arthur Robert, derrière la marque Ouest Paris qui a signé deux tenues pour le défilé, dont celle portée par le breakeur Bboy Haiper qui se déplace et danse avec ses béquilles.
"Nous avons vu un vrai effet en termes d'exposition, avec beaucoup de mentions et de suivis Instagram. Et le boost en visibilité a fait clairement augmenter nos ventes sur notre site ce week-end, surtout en France", affirme-t-il.
Fondateur du label C.R.E.O.L.E, Vincent Frédéric-Colombo, qui a défilé avec l'une de ses créations, note également une augmentation des visites sur son site internet. Des chiffres toutefois "moindres par rapport à ceux enregistrés lors des Fashion weeks."
Le designer guadeloupéen en profite par ailleurs pour relancer des acheteurs rencontrés lors de la dernière semaine de la mode.
Plus que les ventes, Jeanne Friot espère surtout que cette exposition médiatique "amène d'autres projets".
"Je ne remercierai jamais assez Thomas Jolly et Daphné Bürki d'être venus nous chercher, nous la jeune création française (...), et de nous avoir laissé une liberté totale", martèle la jeune femme.
"Nous mettre tous en avant alors qu'on est dans une période post-Covid et dans un contexte économique et social pas évident... On ne peut que les remercier".
M.Hernández--ESF