Le conflit entre TF1 et Canal+ s'invite au festival de la fiction de La Rochelle
Le client de Canal+ "est prisonnier", a dénoncé Gilles Pélisson, PDG de TF1, en réaction à l'arrêt de la diffusion des chaînes de son groupe par Canal+, lors d'un débat organisé vendredi au festival de la fiction de La Rochelle.
Comme prévu, le plateau du débat politique de ce rendez-vous annuel des professionnels de l'audiovisuel, qui réunissait les principaux acteurs du secteur, a été piquant en raison des différents dossiers brûlants du marché, parmi lesquels le litige commercial et juridique opposant TF1 à Canal+.
"Faire de la distorsion de concurrence quand vous savez que vous ne risquez pas de perdre vos clients, c'est un peu facile et je trouve ça profondément choquant et ce n'est pas mon éthique des affaires", a fustigé Gilles Pélisson à l'attention de Maxime Saada, président du directoire de Canal+, assis près de lui.
TF1, dont les chaînes ne sont plus diffusées depuis début septembre par Canal+, faute d'un accord financier de distribution entre les deux groupes, a réclamé mardi en justice que Canal+ rétablisse ses chaînes sur l'offre satellite TNT Sat, qui permet aux foyers non desservis par la TNT terrestre de recevoir la télé.
Une décision sera rendue le 22 septembre dans ce dossier.
"Tout le système de la consommation française fait qu'aujourd'hui, on peut changer très facilement d'opérateur si l'on n'est pas satisfait". Chez Canal+, vous pouvez le faire une fois par an mais, "si vous avez raté cette fenêtre, c'est foutu et j'appelle ça la +théorie du client prisonnier+", a argué le PDG de TF1.
"Nous, c'est assez simple: on diffuse toutes les chaînes gratuites et nos abonnés ne sont pas prêts à payer pour TF1, qui est une chaîne gratuite", a répondu le patron de Canal+, rappelant que TF1 avait réclamé "une augmentation substantielle" de 50%.
A.Barbero--ESF