La Bourse de Paris repart à la baisse
La Bourse de Paris a perdu 2,83% jeudi une grande partie de son rebond de la veille après que la Banque centrale européenne s'est montrée moins accommodante qu'espéré, optant pour la flexibilité face au conflit en Ukraine, source d'incertitudes et de poussée de l'inflation.
L'indice phare CAC 40 a abandonné 180,63 points à 6.207,20 points alors que les investisseurs s'attendaient à un ton plus souple de la BCE, que les incertitudes géopolitiques et l'inflation inquiète.
"Il semble évident que le surplus d'inflation lié à la guerre en Ukraine a provoqué quelques sueurs froides au sein du Conseil des gouverneurs", indique Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomique chez Saxo Banque.
Alors que les investisseurs s'attendaient à un adoucissement du discours monétaire, la banque centrale a décidé jeudi d'accélérer le retrait progressif de ses rachats de dette face à l'envolée de l'inflation, tout en se laissant le temps d'agir sur les taux.
Autre surprise: la BCE n'affirme plus, contrairement à ce qu'elle a fait jusqu'ici, qu'un arrêt de ces achats de dette sera automatiquement suivi d'une hausse des taux directeurs, qui serait la première depuis 2011.
La hausse pourrait, selon la présidente de la BCE Christine Lagarde, aussi bien intervenir "la semaine suivante" que "des mois plus tard" en fonction des données économiques.
"La voie de la normalisation est donc désormais ouverte mais l'institution ne se prononce sur aucun calendrier", observe Ronan Blanc, gérant analyste chez Financière Arbevel, ajoutant que le marché "s'attendait à un peu plus de lisibilité dans un contexte particulièrement anxiogène".
L'exercice était délicat, la guerre en Ukraine ayant donné une nouvelle impulsion à l'inflation et poussé la banque centrale à réviser à la baisse ses anticipations de croissance à 3,7% pour 2022, contre 4,2% auparavant.
Les experts de la BCE ont fortement revu à la hausse les prévisions d'inflation pour cette année, à 5,1% contre 3,2%, puis à 2,1% en 2023 et à 1,9% en 2024.
"Dans ce contexte, les taux d'intérêt ont poursuivi leur remontée retrouvant des niveaux pré-guerre", constate Nicolas Forest, responsable de la gestion obligataire chez Candriam. Ce dernier considère que "la pression sera donc grande pour une normalisation monétaire si les chiffres de l'inflation continuaient à être révisés à la hausse, notamment pour 2023 et 2024".
SMCP suspend ses livraisons en Russie
Le chiffre d'affaires de SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot, De Fursac) est repassé au-dessus du milliard d'euros en 2021 et le groupe d'habillement a renoué avec les bénéfices. Le titre du groupe, qui a annoncé suspendre ses livraisons en Russie, a grimpé de 7,75% à 6,68 euros.
Bénéfices record pour Eurazeo et Tikehau
La société d'investissement Eurazeo et la société de gestion Tikehau Capital, qui ont annoncé un bénéfice net "record" en 2021, se sont envolées de respectivement 5,51% à 68,95 euros et de 12,14% à 23,55 euros.
A.M.Ruiz--ESF