Telecom Italia prêt à négocier avec KKR une éventuelle offre de rachat
Après avoir laissé planer le suspense pendant près de quatre mois, Telecom Italia (TIM) a fini dimanche par accepter d'entamer des "discussions formelles" avec le fonds d'investissement américain KKR en vue d'une éventuelle offre de rachat.
Le conseil d'administration de TIM a décidé "à l'unanimité" de mandater le PDG Pietro Labriola et le président Salvatore Rossi pour entamer des "discussions formelles" avec KKR, afin d'étudier "l'attractivité et le caractère concret" d'une offre potentielle.
MM. Labriola et Rossi ont également été chargés de négocier avec KKR "la durée et le périmètre" d'un éventuel audit des comptes.
Le fonds avait soumis en novembre une proposition non contraignante de 10,8 milliards d'euros pour l'acquisition de la totalité de TIM, et souhaitait examiner ses comptes avant de lancer une OPA.
L'offre de KKR, soit 0,505 euro l'action, représente, si elle est maintenue, une prime de 75% sur le cours de Bourse actuel (0,288 euro).
En novembre, elle avait été toutefois jugée trop basse par le principal actionnaire de TIM, Vivendi, entré au capital en 2015 à un prix moyen d'achat de 1,071 euro l'action.
Parallèlement, le conseil d'administration a confirmé "sa volonté de mettre en oeuvre le plan" stratégique de M. Labriola qui prévoit une scission entre le réseau de téléphonie fixe et les activités de services, une mesure également envisagée par KKR.
Si le conseil administration avait approuvé il y a dix jours à l'unanimité ce plan stratégique, présenté comme une solution alternative à l'offre de KKR. Mais la récente débâcle boursière du titre a changé la donne.
L'action avait en effet commencé à s'écrouler à la Bourse de Milan le 3 mars, au lendemain de la publication du plan et d'une perte nette abyssale de 8,65 milliards d'euros en 2021, et avait terminé à ses plus bas historiques pendant les deux séances suivantes.
Puis, l'action a remonté la pente après une série de rencontres de M. Labriola avec des investisseurs pour les convaincre du bien-fondé de son plan, mais elle n'a pas entièrement récupéré ses pertes.
Face à l'absence d'une réponse à KKR et rendus nerveux par la chute boursière, des fonds d'investissement et des petits actionnaires avaient commencé à s'impatienter.
S.Lopez--ESF