Alibaba investit dans la réalité augmentée, avec une vue sur le métavers
Alibaba va investir 60 millions de dollars dans Nreal, une start-up spécialisée dans la réalité augmentée, a annoncé mercredi cette société, une initiative perçue comme un premier pas dans le métavers pour le champion chinois du e-commerce.
Le métavers, considéré comme le prochain grand saut dans l'évolution d'internet, est un monde parallèle virtuel.
Ce concept, qui n'en est qu'à ses balbutiements, doit permettre de se libérer des contraintes physiques en multipliant les interactions humaines via la 3D, dans une doublure numérique du monde qui nous entoure.
Les opportunités offertes par la création d'un "nouveau monde" virtuel aiguisent l'appétit des géants du numérique.
Nreal, un fabricant chinois de lunettes de réalité augmentée (AR), a annoncé mercredi un investissement par Alibaba de 60 millions de dollars (53,8 millions d'euros).
Cette levée de fonds servira pour la recherche et le développement, a précisé la start-up basée à Pékin, qui dit avoir reçu ces derniers mois 200 millions de dollars auprès d'autres investisseurs.
Quoique modeste, l'investissement d'Alibaba est largement perçu comme une première étape du groupe fondé par Jack Ma sur le créneau du métavers.
Preuve de cet engouement, la firme a créé l'an dernier une filiale spécifique.
La réalité virtuelle (VR) et la réalité augmentée (superposition de la réalité avec des éléments numériques) sont considérées comme des techniques clé pour la construction du métavers.
A l'image d'Alibaba, les géants chinois du numérique n'entendent pas rester sur la touche de cette nouvelle technologie.
ByteDance (TikTok) a investi dans plusieurs entreprises du secteur et racheté l'an dernier le fabricant de casques de réalité virtuelle Pico.
Le mastodonte de l'internet Tencent planche de son côté sur sa plateforme métavers, fort de son expérience dans les jeux vidéo dont il est un acteur majeur.
Quant au moteur de recherche Baidu, il a lancé en décembre XiRang, présentée comme l'une des premières applications de métavers en Chine.
Echaudées par la reprise en main de Pékin dans le secteur technologique, les pépites chinoises du numérique avancent toutefois à tâtons sur ce créneau.
Et la presse officielle a plusieurs fois mis en garde ces derniers mois contre des investissements démesurés.
A l'inverse, le métavers fait saliver la Silicon Valley aux Etats-Unis.
Facebook, qui en fait son nouveau projet d'entreprise, est allé jusqu'à renommer sa maison mère Meta.
A.Fernández--ESF