El Siglo Futuro - Wall Street bat en retraite face à l'escalade des taux

Madrid -
Wall Street bat en retraite face à l'escalade des taux
Wall Street bat en retraite face à l'escalade des taux

Wall Street bat en retraite face à l'escalade des taux

La Bourse de New York a battu en retraite lundi face à l'escalade des rendements obligataires qui redoutent l'inflation américaine pour mars.

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Selon des résultats définitifs à la clôture, le Nasdaq, à forte coloration technologique, a tiré la baisse en lâchant 2,18% à 13.411,96 points. L'indice Dow Jones a perdu 1,19% à 34.308,08 points et le S&P 500 a cédé 1,69% à 4.412,53 points.

"Le marché des actions s'est replié face à une nouvelle flambée des rendements sur les bons du Trésor dans un contexte de perspectives de resserrement agressif de la politique monétaire", ont observé les analystes de Wells Fargo ajoutant que la guerre en Ukraine et les confinements en Chine contre le Covid-19 "assombrissaient aussi les perspectives économiques".

L'inflation américaine pour mars, qui doit être publiée mardi, est attendue à un niveau "extraordinairement élevé", a prévenu la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, lundi.

De nombreux économistes prévoient un indice des prix à la consommation (CPI) en hausse de 8,5% sur un an en mars, un plus haut depuis 1981, alors que l'inflation était déjà au sommet depuis quarante ans à 7,9% en février.

"La montée des rendements obligataires est la continuation de toutes les inquiétudes dont nous parlons depuis des semaines, l'inflation, l'inflation, l'inflation", a expliqué à l'AFP Karl Haeling de LBBW.

Les taux sur les bons du Trésor américain à 10 ans ont grimpé à 2,78% contre 2,70% à la dernière clôture. C'est leur plus haut niveau depuis janvier 2019.

L'analyste soulignait aussi que le Trésor américain opérait trois émissions d'emprunts cette semaine (à trois, dix et trente ans), ce qui ajoutait une pression sur les prix des obligations, faisant monter leur rendement.

Cette tension sur le marché obligataire a été "le plus gros facteur ayant nui au marché boursier, car nous avons vu le Nasdaq mener la baisse", a encore noté M. Haeling.

Sur le Nasdaq, les actions dites de croissance, très sensibles à l'inflation et aux taux d'intérêt, ont plongé.

Tesla a perdu 4,83% à 975,93 dollars, Google (Alphabet) a lâché plus de 3%, Meta (Facebook) Amazon et Apple ont tous cédé plus de 2%.

Du côté des semi-conducteurs, Nvidia a chuté de 5,20% à 219,17 dollars.

Mais la baisse était largement partagée par les onze secteurs du S&P 500, à commencer par l'énergie (-3,11%), plombée par la chute des prix du brut.

Les cours de l'or noir sont repassés sous les 100 dollars de barils alors qu'il y a des inquiétudes pour la demande chinoise.

Exxon Mobil a perdu 3,44% à 83,85 dollars, Chevron s'est délesté de 2,57% à 165,56 dollars et Occidental Petroleum de 6,28% à 97,98 dollars.

En Chine, où l'inflation a fortement accéléré le mois dernier, un regain de Covid-19 a entraîné la mise sous cloche de plusieurs régions.

Shanghai, la capitale économique du pays, est en confinement total ou partiel depuis deux semaines, les 25 millions de Shanghaïens étant contraints de rester chez eux.

"Il y a aussi de plus en plus de révisions à la baisse des prévisions économiques" américaines, signalait Karl Haeling. "Certains économistes disent que la probabilité d'une récession augmente".

À ces considérations économiques s'ajoutait un facteur technique augmentant la volatilité : "avec les vacances de Pâques et les marchés fermés pour le Vendredi Saint, il faudra moins d'échanges pour faire bouger les marchés", a indiqué l'analyste de LBBW.

À la cote, les titres du groupe texan de sécurité informatique SailPoint ont flambé de 29,16% à 64,05 dollars alors que la société a annoncé lundi un accord avec la société de capital-investissement Thoma Bravo pour être rachetée pour 6,9 milliards de dollars.

Après une semaine de péripéties entre le patron de Tesla Elon Musk et le réseau social Twitter, le titre de la plateforme a gagné 1,69% à 47,01 dollars.

Le fantasque milliardaire a renoncé à siéger au conseil d'administration de Twitter.

L'homme le plus riche du monde a annoncé début avril avoir pris une participation de 9,2% dans le capital de Twitter, faisant de lui le premier actionnaire.

K.Baro--ESF