Wall Street bien orientée, le ralentissement modéré de l'emploi lui convient
La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé, mercredi, peu après l'ouverture, globalement satisfaite de voir le marché de l'emploi décélérer sans pour autant caler, sur la foi d'un rapport publié avant l'ouverture.
Vers 13H55 GMT, l'indice Nasdaq escaladait de 0,77% et l'indice S&P 500 s'octroyait 0,31%, tandis que le Dow Jones cédait 0,11%.
Le secteur privé a créé 152.000 emplois en mai, selon le cabinet ADP, soit moins que les 175.000 créations anticipées par les économistes et en-deçà des 188.000 nouveaux postes d'avril.
"Les données témoignent d'une croissance de l'emploi dans le secteur privé, mais à un rythme plus lent", a commenté, dans une note, Rubeela Farooqi, qui s'attend à ce que le marché du travail continue à créer des postes dans les mois à venir aux Etats-Unis et voit le taux de chômage rester faible.
Dans la foulée de la publication, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est légèrement détendu, à 4,29%, contre 4,32% la veille en clôture.
En une semaine, ce taux de référence a chuté d'environ 0,35 point de pourcentage, une variation brutale sur ce marché.
"Si les indicateurs donnent une raison aux taux à 10 ans de reculer et à la Fed (banque centrale américaine) de baisser ses taux, alors c'est bon pour le marché actions", a conclu Sam Stovall, de CFRA.
Les investisseurs restent néanmoins vigilants car "ils veulent des chiffres qui pointent vers un atterrissage en douceur, pas une récession", dit-il.
Si les jalons macroéconomiques "continuent d'aller dans le sens d'une baisse des taux de la Fed sans une récession, le marché peut continuer à progresser", ajoute Sam Stovall, pour qui "les indices pourraient venir tester les récents records".
A la cote, comme ces derniers jours, les valeurs technologiques menaient la charge.
"Ces entreprises ont des valorisations élevées et seraient les premières bénéficiaires d'un environnement de taux plus bas", souligne Sam Stovall.
Le secteur était aussi encouragé par plusieurs publications de bonne facture, notamment Hewlett Packard Enterprise (+14,54%), dont les résultats et les prévisions ont dépassé les attentes.
Le groupe profite à plein de l'appétit des entreprises pour l'intelligence artificielle (IA), avec ses infrastructures clés en main.
Autre point saillant, le spécialiste de cybersécurité CrowdStrike (+4,17%), qui a dépassé les attentes et relevé ses objectifs annuels, notamment grâce à sa plateforme Falcon, qui s'appuie, elle aussi, sur l'IA.
Porte-étendard de la révolution IA, Nvidia poursuivait son irrésistible ascension (+2,41%). L'écart entre le concepteur de semi-conducteurs et Apple est désormais inférieur à 100 milliards de dollars.
Comme lors des premières journées de Bourse de la semaine, les valeurs de la vieille économie marquaient le pas. Procter & Gamble (-1,09%) et McDonald's (-1,18%) évoluaient ainsi dans le rouge.
Toujours au sein du Dow Jones, Disney se repliait de 1,83%. Selon le Wall Street Journal, le géant du divertissement, qui contrôle les chaînes ABC et ESPN, serait sur le point de remporter, avec Amazon, le contrat de diffusion de la ligue nord-américaine de basket NBA, moyennant le versement de 76 milliards de dollars sur 11 ans, une somme colossale.
Ailleurs à la cote, le groupe textile HanesBrands s'élevait (+3,96%) après avoir révélé la cession prochaine de la marque de vêtements de sport Champion pour 1,2 milliard de dollars à Authentic Brands Group, qui possède déjà un important portefeuille de noms du prêt-à-porter comme Quicksilver ou Reebok.
La chaîne de magasins à bas prix Dollar Tree reculait (-1,42%), malgré des résultats globalement en ligne avec les projections du marché. Le groupe a indiqué étudier la cession de sa filiale Family Dollar, plus orientée vers l'alimentaire, en difficulté depuis plusieurs années.
V.Martin--ESF