En France, Zelensky exhorte à "faire plus" pour sauver la paix en Europe, Biden annonce une aide
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en visite en France, a exhorté vendredi ses alliés occidentaux à en "faire plus" pour aider Kiev face à l'agression russe, et s'est vu promettre dans la foulée une nouvelle aide américaine par son homologue Joe Biden.
S'adressant aux députés français au lendemain des cérémonies des 80 ans du D-Day en Normandie (nord-ouest), le président ukrainien a brossé un tableau noir de la situation sur le Vieux continent.
"De nouveau en Europe, les villes sont entièrement détruites et des villages sont incendiés. De nouveau en Europe, apparaissent des camps de filtration, des déportations et la haine", a-t-il énuméré, qualifiant le président russe Vladimir Poutine "d'ennemi commun" de son pays et de l'Europe.
- L'espoir d'une "fin juste" de la guerre -
Volodymyr Zelensky a jugé que le sommet international sur la paix prévu les 15 et 16 juin en Suisse pourrait rapprocher l'Ukraine "de la fin juste de cette guerre". Cette conférence réunira plus d'une centaine de pays et d'organisations, mais pas la Russie.
Le chef de l'Etat ukrainien, qui sera reçu vendredi après-midi à l'Elysée par son homologue français, a affirmé que la victoire était possible, malgré les avancées russes sur le front. "Pouvons-nous gagner cette bataille ? Certainement, oui", a-t-il assuré.
"Cette bataille est à la croisée des chemins", mais "pour la paix juste, il faut plus", a-t-il averti. "Et ce n'est pas un reproche, c'est juste comment vaincre le mal, faire plus aujourd'hui qu'hier".
Kiev ne cesse de demander à l'Europe d'augmenter son soutien militaire, alors que la Russie grignote du terrain ces derniers mois dans l'est et le nord de l'Ukraine et que les alliés s'inquiètent des conséquences sur le conflit d'une possible victoire de Donald Trump à la prochaine élection présidentielle américaine.
- Pilotes et avions -
Volodymyr Zelensky et Joe Biden, après avoir assisté la veille aux commémorations, ont profité de ce passage en France pour avoir un entretien bilatéral à Paris vendredi.
Le président américain, qui vient d'autoriser l'Ukraine à frapper de l'autre côté de la frontière russe, a annoncé une nouvelle aide de 225 millions de dollars à son homologue ukrainien, auquel il a promis: "Les Etats-Unis seront toujours avec vous".
"Vous n'avez pas plié. Vous n'avez pas cédé du tout", a dit Joe Biden, en présentant ses "excuses" pour les mois de tractation ayant précédé la pénible adoption par le Congrès américain d'une enveloppe de soutien à l'Ukraine.
M. Zelensky a pour sa part remercié le président américain pour le "formidable soutien" des Etats-Unis et ajouté: "Nous comptons sur votre soutien".
Lors d'un entretien télévisé jeudi soir, Emmanuel Macron avait, lui, annoncé la cession à Kiev d'avions de chasse Mirage 2000-5 et la formation de pilotes ukrainiens sur le sol français.
"L'objectif est que d'ici à la fin de l'année, ils puissent avoir pilotes et avions", a-t-il déclaré, sans préciser le nombre d'appareils.
Le président français a également évoqué de nouveau un possible envoi d'instructeurs européens sur le sol ukrainien, à la demande de Kiev, sans toutefois apporter de réponse ferme.
- Biden et Reagan -
A la question de savoir si l'envoi d'instructeurs occidentaux en Ukraine constituait une escalade face à Moscou, "la réponse est non", a tranché Emmanuel Macron.
Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ces déclarations montrent au contraire que la France est "prête à participer directement au conflit".
Lors des cérémonies du 6 juin, Joe Biden avait déjà dressé un parallèle entre la lutte des Ukrainiens contre les troupes russes et la bataille pour libérer l'Europe de l'Allemagne nazie.
Il devrait le refaire à 16h00 locales (14h00 GMT), dans un discours à la Pointe du Hoc en Normandie, dont les Rangers américains se sont emparés le 6 juin 1944, prenant sur les Allemands un ascendant décisif.
A cinq mois de l'élection américaine, c'est autant le président que le candidat démocrate que l'on entendra, alors que les sondages peinent à le départager de son rival républicain Donald Trump.
A.Fernández--ESF