Wall Street termine en hausse, énièmes records pour Nasdaq et S&P 500
La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, s'offrant deux nouveaux records sur la foi d'un indicateur mitigé sur l'emploi, qui augmente, dans l'esprit des investisseurs, la probabilité d'une baisse des taux d'intérêt dès septembre.
L'indice Nasdaq a progressé de 0,90% et l'indice élargi S&P 500, 0,54%, tous deux s'inscrivant à un nouveau sommet en clôture. Le Dow Jones a grignoté 0,17%.
Le Nasdaq déjà battu 24 records depuis le début de l'année, et le S&P 500, 34.
La journée a été marquée par le rapport du ministère du Travail, qui a fait état de 206.000 créations d'emplois en juin aux Etats-Unis.
C'est plus que les projections des économistes, qui tablaient sur 190.000 créations de postes, mais les investisseurs ont vite relativisé ce chiffre.
En effet, le ministère a révisé à la baisse les données d'avril et mai, amputant 111.000 emplois au total, en net.
Par ailleurs, le secteur privé n'a créé que 136.000 nouveaux postes, soit moins que les 160.000 annoncés par les économistes.
"Cela montre que les entreprises hésitent un peu à embaucher", a commenté Peter Cardillo, de Spartan Capital.
La place new-yorkaise a aussi pris acte de la remontée du taux de chômage à 4,1%, son plus haut niveau depuis novembre 2021.
Les données de vendredi "montrent que des fissures se dessinent" sur le marché du travail, a insisté Peter Cardillo.
"Du point de vue de la Fed (la banque centrale américaine), l'emploi n'a pas fléchi suffisamment pour justifier une baisse de taux ce mois-ci", a estimé Bill Adams, de Comerica Bank. "Mais la tendance est claire. Si l'inflation confirme sa trajectoire, la Fed devrait modifier ses taux en septembre."
Cette idée a joué sur le marché obligataire, dont les taux se sont nettement détendus. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans est tombé jusqu'à 4,59%, une première depuis trois mois.
Cette inflexion a contribué à maintenir les indices du marché actions dans le vert, a souligné Peter Cardillo.
L'environnement de taux plus faibles a bénéficié au secteur technologique, en particulier les grandes capitalisations, notamment Meta (+5,87%) et Alphabet (+2,44%), ainsi que les fabricants de semi-conducteurs AMD (+4,88%) et Intel (+2,53%).
Une fois n'est pas coutume, Nvidia a fait partie des mauvais élèves (-1,91%), touché par un abaissement de recommandation d'un analyste de New Street Research, Pierre Ferragu, pour qui le titre est "pleinement valorisé", et qui ne lui voit plus de marge de progression à court terme.
Tesla a lui poursuivi l'ascension entamée en juin (+2,08%), toujours porté par des ventes trimestrielles meilleures que prévu ainsi que la perspective de la présentation de son robot-taxi, le 8 août.
Pour les analystes de Wedbush Securities, le constructeur automobile "est le titre associé à l'intelligence artificielle (IA) le plus sous-valorisé du marché". Il a néanmoins déjà gagné 50% en moins d'un mois.
A contre-courant du secteur technologique, l'industrie lourde, l'énergie ou le secteur financier ont peiné, à l'image de JPMorgan Chase (-1,31%), Dow (-1,23%) ou Chevron (-1,53%).
Macy's a pris de la hauteur (+9,54%), après une information du Wall Street Journal, selon laquelle les deux sociétés d'investissement Arkhouse Management et Brigade Capital Management ont de nouveau relevé leur offre sur l'enseigne de grands magasins, désormais valorisée 6,9 milliards de dollars.
Le bitcoin est tombé, vendredi, à son plus bas niveau depuis quatre mois, entraînant avec lui la plupart des valeurs du secteur, telles les "mineurs" (créateurs de cryptomonnaies) Marathon Digital Holdings (-3,86%) et le site de courtage Robinhood (-0,92%).
M.F.Ramírez--ESF