Wall Street ouvre en hausse, malgré la sanction pour Nvidia
La Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, sanctionnant Nvidia pour des résultats qui ont laissé le marché sur faim mais sans s'en prendre à d'autres valeurs.
Vers 14H20 GMT, le Dow Jones prenait 0,57%, l'indice Nasdaq 0,61% et l'indice élargi S&P 500 0,44%.
La place new-yorkaise réagissait avec flegme à la publication des comptes de Nvidia, après la clôture de la Bourse, mercredi, alors que beaucoup prédisaient un mouvement brutal.
La superstar des semi-conducteurs Nvidia a largement dépassé les attentes, mais la croissance de son chiffre d'affaires a ralenti, même si elle demeure incomparablement supérieure à celle de ses rivaux (+122% sur un an).
Il n'en fallait pas plus aux investisseurs pour sanctionner le titre, même s'ils ne l'ont fait que dans des proportions limitées (-4,71%).
"S'il y avait une vraie déception, du fait d'une faiblesse fondamentale, Nvidia baisserait beaucoup plus, et les autres valeurs de l'IA (intelligence artificielle) en feraient autant", a tempéré, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Pour Steve Sosnick, d'Interactive Brokers, la réaction mesurée des opérateurs s'explique aussi par le mouvement d'aversion au risque, mercredi, préalable à la présentation des comptes de Nvidia.
"Le marché s'en tire bien aujourd'hui parce qu'on a vendu hier par crainte" d'une mauvaise surprise, précise l'analyste.
"C'est aussi un signe que le marché est capable de prendre du recul", ajoute Steve Sosnick. "Il passe outre et voit cela comme une opportunité d'acheter."
A l'exception de Nvidia, tous les géants de la tech connaissaient ainsi une forte progression, en particulier Microsoft (+2,05%) et Apple (+1,86%).
Les taux obligataires se tendaient après la révision du chiffre de croissance aux Etats-Unis pour le deuxième trimestre, ressorti à 3% en rythme annualisé contre 2,8% initialement.
Les investisseurs ont aussi relevé dans le rapport du département du Commerce une révision à la hausse de l'inflation, à 2,5% contre 2,3%.
Autre indicateur de la vitalité de l'économie américaine, les nouvelles inscriptions au chômage se sont légèrement tassé la semaine dernière.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans remontait à 3,87% contre 3,83% mercredi en clôture.
La tonalité du marché était si positive que les opérateurs passaient outre la révision à la baisse des objectifs du groupe de cybersécurité CrowdStrike (+3,72%).
La société a ainsi pris en compte les conséquences de l'incident du 19 juillet, lors duquel une mise à jour d'un logiciel de CrowdStrike a provoqué une panne informatique mondiale.
Ailleurs à la cote, le groupe de marketing en ligne Salesforce était salué (+0,28%) après des résultats meilleurs que ne le prédisait le marché.
Le directeur général et cofondateur Marc Benioff a vanté les mérites de sa nouvelle plateforme Agentforce, dopée à l'intelligence artificielle, critiquant ouvertement, au passage, Microsoft.
"Microsoft a déçu beaucoup de clients avec son IA", a-t-il clamé lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats.
la chaîne de produits électroniques Best Buy caracolait (+17,52%) après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes et relevé ses objectifs annuels. Le directeur financier, Matt Bilunas, s'attend à ce que le secteur continue à se stabiliser au deuxième semestre.
Autre représentant du commerce de détail, l'enseigne de lingerie Victoria's Secret (-2,88%) a aussi dépassé les prévisions et relevé ses objectifs, mais ses ventes sont en baisse.
Si son directeur général Timothy Johnson a fait état d'un environnement "difficile", il s'est dit "optimiste" et a relevé des "signes positifs" sur son marché.
Le tableau était moins reluisant chez la chaîne de magasins à bas prix Dollar General (-27,07%), qui a manqué la cible au trimestre précédent et abaissé ses objectifs. Le directeur général Todd Vasos a évoqué "un consommateur qui se sent contraint financièrement".
Le spécialiste du paiement différé sur internet Affirm bondissait (+31,38%) après avoir surpassé les attentes des analystes et indiquer viser la rentabilité opérationnelle mi-2025.
A.García--ESF