Wall Street en ordre dispersé, le marché reste fébrile
La Bourse de New York évoluait sans direction mercredi peu après l'ouverture, toujours indisposée par les mauvais signaux qu'elle reçoit de l'économie américaine, la prudence incitant nombre d'investisseurs à prendre des bénéfices.
Vers 13H50 GMT, le Dow Jones grignotait 0,07%, l'indice Nasdaq cédait 0,22% et l'indice élargi S&P 500 était proche de l'équilibre (-0,01%).
Wall Street restait groggy après le coup de massue reçu la veille, qui a fait perdre 3,26% au Nasdaq.
Les opérateurs s'inquiètent de "la santé de l'économie américaine et cherchent à déterminer si elle ralentit plus vite qu'un simple atterrissage", a expliqué Quincy Krosby, analyste de LPL Financial.
L'indice ISM publié mardi a montré que l'activité manufacturière aux Etats-Unis continuait à se contracter, à un rythme plus marqué que prévu.
Les investisseurs scrutent donc, plus qu'à l'habitude, le moindre signal macroéconomique américain pour se faire une religion.
Mercredi, ils auront à se mettre sous la dent le rapport du ministère du Travail sur les offres d'emplois et, plus tard, le livre beige de la banque centrale (Fed), qui rend compte des conditions économiques sur le terrain.
Mais ils attendent surtout l'indice ISM d'activité dans les services, jeudi, et, plus encore, le rapport mensuel sur l'emploi, vendredi.
Le trouble de Wall Street se manifestait aussi mercredi dans le secteur des microprocesseurs, qui a dopé les performances de la Bourse new-yorkaise toute entière depuis deux ans.
Chahutées mardi, les valeurs de cette industrie de pointe restaient mal orientées.
Après clôture, mardi, "il y a eu les nouvelles sur l'enquête visant Nvidia et une note d'UBS sur ASML", a souligné Quincy Krosby.
Nvidia (-0,92%) s'est défendu, mardi, de pratiques anticoncurrentielles après que l'agence Bloomberg a fait état d'une enquête du ministère américain de la Justice sur le sujet.
Quant à ASML (-3,28%), grand fournisseur d'équipements indispensables à la fabrication des puces les plus sophistiquées, il a fait l'objet d'un abaissement de recommandation des analystes de la banque suisse UBS.
Ces derniers estiment que le potentiel d'augmentation des bénéfices du groupe n'est pas aussi élevé que l'anticipe le marché.
Dans ce contexte défavorable, de grands acteurs américains du secteur restaient dans le rouge mercredi, notamment Broadcom (-0,50%) ou Intel (-1,20%).
L'indice VIX, qui mesure la nervosité des intervenants, montait encore de 9%.
La fébrilité des investisseurs les poussait vers les obligations, dont les taux se détendaient.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans ressortait à 3,83%, contre 3,86% la veille en clôture. Le prix des obligations évolue en sens opposé de leur taux.
Pour Quincy Krosby, la correction de ce début de semaine tient également à "ceux qui ont eu de bons résultats jusqu'ici (cette année) et se disent qu'ils vont réaliser quelques bénéfices (en vendant des actions), tout simplement parce qu'on ne sait pas comment va se terminer l'année".
A la cote, Nordstrom prenait 1,88% après l'annonce d'une offre de la famille fondatrice de l'enseigne de grands magasins, qui veut sortir le groupe de la cote. Ils proposent 23 dollars par action, un prix inférieur au cours actuel (23,25 dollars).
La chaîne de magasins à bas prix Dollar Tree était sanctionnée (-19,17%) pour un avertissement sur résultats. Le directeur général, Todd Vasos, a expliqué que beaucoup des habitués de l'enseigne se sentaient "limités financièrement".
L'action du groupe de médias de Donald Trump, TMTG (-1,55%), restait proche de son plus bas niveau depuis son introduction en Bourse, fin mars, atteint mardi.
Les investisseurs redoutent que Donald Trump vende tout ou partie de ses titres à l'issue d'une période de six mois ayant suivi l'arrivée en Bourse, comme le lui permet la société.
L.Balcazar--ESF