Inflation, Fed, Chine, Ukraine... la baisse continue à l'ouverture de Wall Street
La Bourse de New York ouvrait de nouveau en baisse jeudi après une autre mauvaise séance, préoccupée par une inflation persistante aux États-Unis qui pourrait mener à la récession avec le resserrement des conditions monétaires par la Fed.
Vers 14H00 GMT, le Dow Jones perdait 0,63%, le Nasdaq lâchait 1,21%, le S&P 500 0,88%.
Mercredi, l'indice Dow Jones avait cédé 1,02% à 31.834,11 points et l'indice élargi S&P 500 1,65% à 3.935,18 points, ayant enfoncé le plancher des 4.000 points, au plus bas depuis plus d'un an.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, avait plongé de 3,18% à 11.364,23 points.
Sur la semaine? le Dow Jones est en retrait de 3,5%, le S&P 500 de 4,5% et le Nasdaq de 6,4%.
Et depuis le début de l'année, les trois indices ont respectivement chuté de 12%, 17% et de 27% pour le Nasdaq.
Les investisseurs ont pris connaissance avant l'ouverture de l'indice américain des prix à la production (PPI) pour avril, qui montre que les prix de gros ont un peu ralenti à 0,5% sur le mois mais sont encore hausse de 11% sur un an.
Ce chiffre suit celui de l'indice des prix à la consommation publié mercredi (CPI) qui s'est établi à 8,3% sur un an, ralentissant un peu mais restant obstinément proche de son plus haut niveau en 40 ans.
"Ces données vont encourager la Fed à relever les taux rapidement", a conclu Rubeeela Farooqi, économiste en chef pour HFE.
Wall Street a accéléré sa pente descendante depuis la dernière hausse des taux, d'un demi-point de pourcentage, par la banque centrale américaine le 4 mai.
"Le marché boursier est assiégé cette année par une foule de problèmes importants", a expliqué dans une note Patrick O'Hare de Briefing.com.
Il cite "la hausse des taux d'intérêt, le changement de cap de la Fed, l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la persistance d'une inflation élevée, les goulots d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement (...) et la politique de tolérance zéro de la Chine contre le Covid".
A cela s'ajoutait jeudi la déconfiture des cryptomonnaies qui entraînait encore de la défiance vis-à-vis du secteur numérique.
Très volatile? le bitcoin se stabilisait à 28.100 dollars après avoir sombré jusqu'à 25.424 dollars dans la nuit de mercredi à jeudi. La vedette des cryptomonnaies est en baisse de 30% sur un mois et à des niveaux plus vus depuis décembre 2020.
L'hémorragie touchait logiquement les entreprises liées aux cryptomonnaies récemment introduites en Bourse.
La plateforme d'échanges Coinbase qui a vu son action plonger de 26,4% mercredi, à son plus bas niveau depuis son introduction en Bourse un an plus tôt, perdait encore 15,70%, à 45 dollars.
L'application de courtage Robinhood, qui avait récemment proposé un fonds indexé sur le bitcoin, plongeait de 12% à 8 dollars alors qu'elle était entrée sur le marché boursier à 38 dollars l'action il y a moins d'un an.
Au-delà, les sociétés financières de la nouvelle économie continuaient de souffrir, tels le spécialiste des paiements Block (ex-Square) à -3,60% après -15,61% la veille.
Valeur refuge, le dollar grimpait à un plus haut en vingt ans face aux principales devises.
"Le dollar a atteint des sommets pluriannuels alors que l'inflation américaine persiste à une niveau élevé ce qui maintient la Réserve fédérale sur la voie de fortes augmentations des taux d'intérêt", estimait Joe Manimbo, analyste pour Western Union.
"Il est évident que les hausses de taux de la Fed vont dépasser de loin celles de l'Europe, un scénario qui rend le billet vert plus séduisant que l'euro", soulignait encore l'analyste.
L'euro glissait de 1% par rapport au dollar à 1,0405 dollars pour un euro, s'approchant encore de la parité.
Parmi les derniers résultats de sociétés de la saison, Disney était sanctionné (-3,91% à 101 dollars) après que le géant du divertissement a publié mercredi un bénéfice trimestriel quasiment divisé par deux. Le groupe a toutefois connu une progression des abonnés à sa plateforme de streaming Disney+.
Dix des onze secteurs du S&P commençaient la journée dans le rouge, entraînés par les technologies de l'information (-2,15%) et l'énergie (-1,69%) dans un marché très volatil.
F.González--ESF