Wall Street ouvre en hausse, rassurée sur les semi-conducteurs
La Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, rassurée sur le secteur des semi-conducteurs par les résultats du Taïwanais TSMC et satisfaite de la bonne santé de la consommation américaine.
Vers 14H10, le Dow Jones s'élevait de 0,32%, l'indice Nasdaq de 0,11% et l'indice élargi S&P 500 de 0,14%.
Le grossiste taïwanais des semi-conducteurs TSMC (+10,73%), coté à Taipei et New York, a apaisé une partie des craintes des opérateurs relatives au secteur, nées des résultats décevants du Néerlandais ASML, mardi.
Taiwan Semiconductor Manufacturing Company a vu son chiffre d'affaires bondir de 39% sur un an et dit tabler sur une croissance de 35% pour le trimestre en cours.
"La demande pour l'IA (intelligence artificielle) est bien réelle", a martelé le directeur général CC Wei lors de la conférence téléphonique de présentation des comptes.
"L'industrie des semi-conducteurs avait fléchi en début de semaine avec ASML qui avait évoqué la faible demande hors de l'IA, mais TSMC a recadré tout ça et cela soutient le secteur", a commenté Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
Requinqués, Nvidia (+1,29%), Broadcom (+2,83%), AMD (+0,75%), Micron (+2,22%) et Arm (+2,42%) se distinguaient.
Wall Street était aussi entraînée par une nouvelle salve de résultats de belle facture, à l'instar du gestionnaire d'actifs Blackstone (+4,67%), au-dessus des attentes, notamment grâce à la croissance de son activité de crédit.
Autre bonne surprise, celle de l'assureur Travelers (+7,42%), qui a amélioré ses marges malgré l'impact de plusieurs événements climatiques, notamment l'ouragan Hélène.
Comme la veille, les opérateurs ont aussi salué la belle tenue des comptes des banques régionales américaines, scrutées depuis la crise bancaire du printemps 2023.
M&T Bank était ainsi plebiscité (+5,65%), ainsi que Webster Financial (+9,92%), même si cette dernière a fait moins bien qu'attendu.
L'élan de la place new-yorkaise a aussi été encouragé par les indicateurs du jour, en particulier la consommation, qui a progressé de 0,4% sur un mois en septembre aux Etats-Unis, soit mieux que les 0,3% projetés par les économistes.
Par ailleurs, les nouvelles inscriptions au chômage ont ralenti la semaine dernière. "Il n'y aucun signe de récession dans ces chiffres", a commenté Carl Weinberg, de High Frequency Economics, qui a souligné le faible niveau des licenciements.
Seule ombre au tableau, la production industrielle aux Etats-Unis a reculé de 0,3% sur un mois, soit davantage que les 0,2% de baisse anticipés par les économistes.
Oliver Allen, de Pantheon Macroeconomics, a fait valoir que le rapport n'était "pas si mauvais qu'il en a l'air", car le fléchissement s'explique surtout par les effets de la grève chez Boeing.
Pour Art Hogan, les ventes de détail et les inscriptions au chômage ont contribué à faire remonter les taux obligataires, la vigueur de l'économie américaine justifiant une approche patiente de la banque centrale américaine (Fed) dans son cycle d'assouplissement monétaire.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se tendait à 4,09%, contre 4,01% la veille en clôture.
"L'inflation décélère et la croissance ne s'effondre pas", a rappelé l'analyste. "On est bien sur un scénario d'atterrissage en douceur" de l'économie américaine.
A la cote, la plateforme de réservation d'hôtels et de billets d'avion en ligne Expedia accélérait (+5,30%), après que le Financial Times a rapporté que le géant des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) Uber envisageait de la racheter.
M.Ortega--ESF