Wall Street manque de confiance à l'ouverture de la semaine
La Bourse de New York évoluait en petite baisse lundi après l'ouverture, en manque de confiance malgré le vif rebond de vendredi qui n'a pas empêché une nouvelle perte hebdomadaire consécutive pour les indices.
Vers 14H30 GMT, l'indice Dow Jones cédait 0,19%, le Nasdaq 0,22% et le S&P 500 0,15%.
Vendredi, au terme d'une semaine cauchemardesque, le Dow Jones s'était repris de 1,47% à 32.196,66 points. L'indice Nasdaq avait gagné 3,82% à 11.805,00 points. L'indice élargi S&P 500 avait progressé de 2,39% à 4.023,89 points.
Dans un contexte de resserrement des conditions financières par les banques centrales et alors que les menaces s'accumulent pour la croissance, la place new-yorkaise a connu sa septième semaine de baisse d'affilée pour le Dow Jones, sixième pour le S&P 500.
Le Nasdaq, qui concentre les valeurs technologiques, a perdu 27% depuis son pic de fin 2021 tandis que le S&P 500, indice le plus représentatif du marché américain, est en repli de 16%.
"Lundi, l'aversion au risque est un sentiment qui persiste à Wall Street", constataient les analystes de Wells Fargo dans une note. "Les inquiétudes entourant les perspectives de croissance économique mondiale continuent de peser sur la confiance", ont-ils ajouté.
Les investisseurs digéraient notamment des données décevantes venant de Chine, où les ventes de détail ont connu leur plus forte chute depuis deux ans en mai et où le chômage a brusquement augmenté.
Les mauvaises prévisions de la Commission européenne pour la zone euro ne sont pas non plus passées inaperçues: la projection de croissance économique a été abaissée de 1,3 point à 2,7% pour 2022 et celle de l'inflation a augmenté de 3,5 points à 6,1%, à cause de la guerre en Ukraine.
En outre, côté américain, l'indicateur manufacturier de la région de New York a fortement chuté, montrant une contraction de l'activité, bien plus sévère qu'attendue. Le baromètre de l'Empire State, publié par la Fed, a plongé de 11,6 points, montrant un moral des entrepreneurs en berne.
Pour ajouter à l'humeur morose, l'ancien patron de Goldman Sachs Lloyd Blankfein a estimé, dans une interview dimanche, qu'il fallait se préparer à une récession.
Sans compter les commentaires lundi, sur la chaîne CNBC, de l'ancien président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, qui a estimé que la banque centrale avait tardé à répondre à l'inflation et que c'était "une erreur".
Les rendements sur les bons du Trésor à dix ans se rétractaient un peu à 2,86% contre 2,91% vendredi alors que le prix des obligations montait car elles étaient plus recherchés. Cela reflétait la préoccupation des investisseurs vis-à-vis d'une possible récession.
A la cote, le titre de Twitter chutait de 5,24% à 38,58 dollars tombant en dessous du niveau où il se trouvait quand Elon Musk a dévoilé avoir acquis une participation.
L'action valait 39,31 dollars lorsque le patron de Tesla avait annoncé détenir 9,2% du capital, avant de formuler, quelques jours plus tard, une offre à 54,20 dollars, valorisant le groupe quelque 44 milliards de dollars.
Depuis, le bouillant multi-milliardaire semble tergiverser, faisant glisser l'action à la baisse.
La surenchère continuait autour de Spirit Airlines (+11% à 18,85 dollars). La compagnie américaine à bas prix JetBlue Airways (-3,33% à 9,73 dollars) a annoncé lancer une offre publique d'achat (OPA) hostile sur sa rivale Spirit Airlines, qui a refusé sa précédente offre amicale au profit d'une fusion avec Frontier Airlines (+6,65% à 9,30 dollars).
JetBlue propose un prix de 30 dollars l'action pour Spirit Airlines, soit 3 dollars de moins que l'approche initiale.
Au rang des résultats de sociétés, les grands noms du secteur de la distribution étaient attendus cette semaine avec Walmart, Target, Home Depot.
A.Navarro--ESF