El Siglo Futuro - Immigration: Biden veut une "responsabilité partagée" avec les pays d'Amérique latine

Madrid -
Immigration: Biden veut une "responsabilité partagée" avec les pays d'Amérique latine
Immigration: Biden veut une "responsabilité partagée" avec les pays d'Amérique latine / Photo: © AFP

Immigration: Biden veut une "responsabilité partagée" avec les pays d'Amérique latine

Joe Biden lance vendredi, en clôture d'un "Sommet des Amériques" assombri par des tensions diplomatiques, un partenariat censé poser le principe d'une "responsabilité partagée" entre Etats sur le sujet hautement sensible de l'immigration.

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"Tous nos pays ont été touchés par une migration sans précédent, et je pense que c'est notre responsabilité partagée de s'attaquer à cette question", avait dit jeudi le président américain à Los Angeles, où se conclut vendredi un grand sommet régional.

Les dirigeants présents à ce rendez-vous doivent adopter une "Déclaration de Los Angeles" recouvrant divers engagements ou rappels d'engagements passés, en termes d'accueil de migrants et de régulation des flux.

- 20.000 réfugiés -

Dans ce cadre, les Etats-Unis vont accueillir 20.000 réfugiés venus d'Amérique latine en 2023 et 2024, ce qui, selon un communiqué de l'exécutif américain, serait le triple du nombre de réfugiés accueillis cette année.

Mais cela reste loin de la promesse américaine d'accueillir 100.000 Ukrainiens suite à l'invasion de leur pays par la Russie.

Washington va aussi débloquer 314 millions de dollars d'assistance humanitaire à destination surtout des migrants vénézuéliens, a annoncé vendredi la Maison Blanche.

Plus de six millions de Vénézuéliens ont fui leur pays, en proie à une très grave crise économique et sociale.

Ni le Venezuela, ni Cuba ni le Nicaragua n'ont été conviés par Washington, ce qui a suscité de vives critiques de certains dirigeants et le boycott pur et simple du président du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador.

Le pays, avec lequel les Etats-Unis ont une frontière de plus de 3.000 kilomètres que des milliers de personnes en situation irrégulière essaient chaque jour de franchir, a toutefois envoyé une délégation.

Et Joe Biden a martelé que malgré les tensions diplomatiques, la volonté de coopérer sur ce sujet hautement sensible était forte.

- Politique intérieure -

L'enjeu de politique intérieure est immense pour le président démocrate: l'opposition républicaine, qui espère reprendre le contrôle du Congrès lors d'élections cet automne, l'accuse régulièrement de laxisme lorsqu'il s'agit d'immigration.

Washington demande à ses partenaires de "garder leurs frontières de manière plus efficace", d'identifier "les personnes qui ne sont pas éligibles" au droit d'asile et de renforcer leurs procédures à ce sujet, a indiqué une haute responsable de l'exécutif américain.

Le "Sommet des Amériques", lancé en 1994 à Miami et qui ne s'était plus tenu aux Etats-Unis depuis, est censé célébrer une nouvelle ère dans les relations sur le continent, notamment après les accrochages ayant marqué la présidence de Donald Trump.

Mais il se conclut, pour les Américains, sur un bilan mitigé.

Joe Biden a ainsi connu un vrai moment d'embarras diplomatique jeudi quand le Premier ministre du Belize puis le président argentin l'ont critiqué, en pleine séance plénière de l'événement, et alors qu'il était assis à quelques mètres.

"Il est inexcusable que tous les pays des Amériques ne soient pas ici", a déclaré le Premier ministre du Belize John Briceno, prenant en particulier la défense de Cuba et du Venezuela.

Malgré ces désaccords, "sur les questions de fond, ce que j'ai entendu était quasiment de l'unité et de l'uniformité", a pourtant assuré ensuite Joe Biden, qui a applaudi même les interventions les plus critiques, et serré la main des dirigeants concernés à leur descente de l'estrade.

- Made in China -

Les Etats-Unis s'inquiètent de l'influence croissante de la Chine sur une région qu'ils ont toujours considérée comme leur pré carré, et de la dépendance commerciale très forte de tous les pays, eux compris, envers Pékin.

Mais l'administration Biden a fait clairement comprendre qu'elle ne prendrait pas le même chemin que Pékin, qui investit lourdement dans les pays d'Amérique latine et y finance de grands projets d'infrastructure.

Une anecdote est venue rappeler que la Chine, bien que son nom n'ait pas ou très peu été évoqué à Los Angeles, est incontournable.

La Chambre de commerce américaine a ainsi distribué en marge du sommet un joli sac bleu rempli de cadeaux censés promouvoir l'industrie américaine. Mais contenant entre autres une gourde et des lunettes de soleil ... "Made in China".

M.E. De La Fuente--ESF