Biden de retour dans l'Ohio, terre d'industrie, pour défendre ses réformes économiques
Le président Joe Biden s'envole mercredi vers l'Ohio, un Etat du Midwest très suivi sur le plan politique pour vanter ses initiatives économiques, à l'heure où sa popularité est plombée par la flambée des prix.
Entouré de syndicats, le démocrate de 79 ans prononcera un discours à Cleveland, bastion de l'industrie manufacturière américaine pour faire l'éloge d'un programme censé protéger les retraites de "millions" de travailleurs, selon la Maison Blanche.
Le président veut donner l'impression d'être à la maneouvre à l'heure où une inflation record rogne le pouvoir d'achat des Américains et menace la croissance économique, la consommation étant le principal moteur de l'économie des Etats-Unis.
Joe Biden "est un président qui travaille sans relâche, jour après jour, pour le peuple américain" a assuré sa porte-parole, Karine Jean-Pierre lors d'une conférence de presse mardi. "C'est ce qui compte pour lui."
Le choix de l'Ohio, que le démocrate visite pour la sixième fois depuis le début de sa présidence, n'a certainement rien d'anodin, à quatre mois des élections législatives de mi-mandat.
- Avortement, fusillades, police -
Le dirigeant américain, qui a fait campagne sur sa proximité avec la classe ouvrière, retrouve à Cleveland une foule qu'il affectionne, à l'heure où l'agacement chez les progressistes de son camp se fait sentir à Washington.
L'aile gauche du parti démocrate, qui s'est ralliée autour de la candidature modérée de Joe Biden pour battre Donald Trump en 2020, exprime de plus en plus ouvertement sa frustration de voir le président impuissant face à l'annulation du droit à avorter et incapable d'endiguer la litanie de fusillades qui endeuillent l'Amérique.
"Nous ne pouvons tout simplement pas faire des promesses, appeler les gens à voter, puis refuser d'utiliser nos pleins pouvoirs", a alerté la jeune élue Alexandria Ocasio-Cortez après la décision de la Cour suprême de dynamiter le droit à l'avortement. "Nous avons encore le temps de régler ce problème et d'agir, mais nous devons être audacieux", a-t-elle plaidé.
A Cleveland, Joe Biden sera aussi à une soixantaine de kilomètres d'Akron, petite ville qui manifeste contre l'homicide d'un homme noir criblé de balles par des policiers la semaine dernière, douloureux rappel de l'incapacité du président à faire adopter sa grande réforme de la police promise après la mort de George Floyd.
Les progressistes craignent que cette posture ne leur coûte cher lors des élections de mi-mandat de novembre.
"Vous ne pouvez pas vraiment remporter une élection avec un autocollant qui dit: +bon, nous ne pouvons pas faire grand-chose, mais l'autre camp est bien pire+", a jugé le sénateur Bernie Sanders, grande figure de la gauche américaine.
L'enjeu, lors de ce scrutin traditionnellement périlleux pour le parti du président, est de sauver la mince majorité des démocrates au Congrès américain.
L'élection du futur sénateur de l'Ohio, un poste jusqu'ici tenu par un républicain, est de celles qui seront très suivies.
M.Vargas--ESF