Chine: la croissance s'effondre au 2ème trimestre
La Chine a vu sa croissance économique s'effondrer au deuxième trimestre, à +0,4% seulement, en raison des restrictions sanitaires et d'une crise dans l'immobilier qui ont lourdement pénalisé l'activité, selon des chiffres officiels publiés vendredi.
Bien que sujet à caution, le chiffre officiel du PIB de la Chine est toujours scruté de près, compte tenu du poids du pays dans l'économie mondiale.
Ce tassement était largement anticipé. Un groupe d'analystes sondés par l'AFP tablait toutefois sur un ralentissement bien plus modéré (1,6%).
Au premier trimestre 2022, le produit intérieur brut (PIB) du pays avait progressé de 4,8% sur un an.
Le pays applique depuis 2020 une politique zéro Covid, qui consiste à éviter au maximum la survenue de nouveaux cas grâce à des confinements ciblés, des dépistages massifs, au placement en quarantaine des personnes testées positives et au suivi des déplacements.
Au printemps, la capitale économique Shanghai a été confinée pour deux mois en réponse à la pire flambée épidémique dans le pays depuis deux ans.
Un confinement similaire a un temps été envisagé en mai à Pékin, capitale et coeur du pouvoir politique.
Ces mesures ont porté un rude coup à l'économie, avec nombre d'entreprises, d'usines et de commerces contraints de cesser leur activité, et des chaînes d'approvisionnement sous tension.
En juin, les ventes de détail, principal indicateur des dépenses des ménages, ont toutefois fortement rebondi (+3,1% sur un an), après un troisième mois de repli d'affilée en mai (-6,7%).
De son côté, la production industrielle s'est affichée le mois dernier en hausse de 3,9% sur un an, après un rebond inattendu de 0,7% en mai.
Quant au taux de chômage, il s'est établi à 5,5% en juin contre 5,9% un mois plus tôt.
Particulièrement surveillé par le pouvoir et calculé pour les seuls urbains, le taux de chômage avait atteint un record absolu de 6,2% en février 2020, au plus fort de l'épidémie, avant de refluer.
Ce ralentissement de la croissance intervient dans une année politiquement sensible qui devrait voir, sauf cataclysme, Xi Jinping être reconduit à la tête du Parti communiste chinois (PCC) à l'automne.
L'an dernier, le pays, alors remis du choc de la première vague épidémique, avait dégagé pour l'ensemble de l'année 2021 un PIB en hausse de 8,1%.
V.Morales--ESF