El Siglo Futuro - "Mobilisation" générale face à la canicule et aux incendies dans le sud de la France

Madrid -
"Mobilisation" générale face à la canicule et aux incendies dans le sud de la France
"Mobilisation" générale face à la canicule et aux incendies dans le sud de la France / Photo: © AFP

"Mobilisation" générale face à la canicule et aux incendies dans le sud de la France

Avant un week-end où la canicule devrait s'étendre au Nord, la France résistait tant bien que mal vendredi face à des températures atteignant les 40 degrés au Sud et de multiples incendies, notamment en Gironde, où "la thèse criminelle" est désormais "privilégiée".

Taille du texte:

Emmanuel Macron, depuis le Centre opérationnel de gestion des crises (Cogic) à Paris, a affirmé vendredi la "mobilisation" des services de l'Etat: "Nous allons continuer de tenir", a-t-il assuré.

Dans son dernier bulletin, l'institut météorologique prévoit qu'à compter de samedi après-midi "les températures commenceront à remonter doucement sur la moitié nord", en restant "très élevées" sur la moitié sud. Cette hausse se poursuivra dimanche, en particulier dans le Sud-Ouest, "où les 40°C seront plus souvent atteints".

"Les températures vont atteindre des niveaux exceptionnels dimanche et lundi" dans les régions de l'Ouest avec de nombreux records absolus attendus, surtout lundi, a déclaré à l'AFP Olivier Proust, prévisionniste pour Météo-France.

En Gironde, où des incendies sévissent depuis mardi, sans faire de victime, quelque 7.700 hectares de pins sont déjà partis en fumée dans deux gigantesques brasiers, l'un au sud de Bordeaux, l'autre dans la forêt adossée à la dune du Pilat.

Pour le premier feu, parti de la commune de Landiras, "la thèse criminelle est privilégiée", a annoncé le parquet de Bordeaux, même si "aucune garde à vue n’est en cours".

Depuis mardi, plus de 11.000 personnes ont été évacuées de campings proches de la dune du Pilat ainsi que du bourg et de la base militaire de Cazaux. La Gironde, de même que les Landes voisines, sont placés depuis jeudi en vigilance rouge feux de forêt (échelle 4/5).

"Ici, il y avait des tunnels de feu, il faut imaginer une boule de feu", a raconté à l'AFP le commandant Laurent Dellac, depuis La Teste-de-Buch.

Poussées par le vent, les fumées dégagées par les incendies en Gironde étaient visibles vendredi jusqu'à Auch et dans une large partie du Gers, avec une forte odeur de "matière brûlée", selon les pompiers.

- Pluie de cendres à Avignon -

Dans les Bouches-du-Rhône, quelque 680 soldats du feu restaient mobilisés face à l'incendie qui frappe depuis jeudi le massif de la Montagnette, au sud d'Avignon, le mistral venant compliquer leur travail. Si ce brasier est désormais fixé, le vent a entraîné quelques reprises de flammes vendredi et la surface parcourue est désormais de 1.205 hectares.

Les événements prennent par ailleurs une tournure judiciaire avec l'ouverture d'une enquête pour incendie involontaire, ce feu ayant visiblement été déclenché par un train de marchandises.

"Selon des témoignages ce train de fret aurait généré des étincelles à plusieurs reprises", a expliqué à l'AFP le procureur de Tarascon. Ce train "a provoqué neuf départs de feu", selon le lieutenant-colonel Bisone à l'AFP, affirmant que tout serait "probablement lié à un sabot de frein bloqué".

"Ce sont des arbres de 50 ans qui sont partis en fumée, dans cette forêt que nous protégions comme la prunelle de nos yeux", a déclaré à l'AFP Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane, en affirmant qu'il envisageait de porter plainte contre la SNCF

Jeudi en fin de journée, cet incendie, poussé par un vent du sud, avait envahi Avignon avec un impressionnant panache de fumée et une pluie de cendres. Au programme du festival de théâtre cette année: la pièce fleuve "Un nid de cendres", qui met notamment en scène l'épopée d'un groupe de survivants à un grand incendie.

Pour le patron des pompiers de France, Grégory Allione, ce deuxième épisode caniculaire en à peine un mois met à rude épreuve les soldats du feu. Face à cette saison "hors-norme", il a réclamé vendredi sur Europe 1 un "quoi qu'il en coûte en matière de protection civile".

Fin juin, 1.800 hectares avaient déjà brûlé dans le camp militaire de Canjuers (Var), 1.250 dans les Pyrénées-Orientales et 650 dans les Cévennes (Gard) début juillet.

M.E. De La Fuente--ESF