Taux directeurs et inflation font plier la Bourse de Paris (-0,77%)
La Bourse de Paris, qui a fini en recul de 0,77% vendredi, est repassée sous les 7.000 points au terme d'une semaine à nouveau très volatile sur fond de remontée des anticipations de hausses de taux liées aux risques inflationnistes.
Le sursaut à l'ouverture est retombé comme un soufflé: l'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 54,25 points à 6.951,38 points au lendemain d'une séance en net repli de 1,54%. Sur la semaine, la cote parisienne s'est effritée de 0,21%.
"La thématique de l'inflation et des taux d'intérêt obnubile les marchés", qui sont "manifestement pris de court" par les risques inflationnistes et les perspectives d'accélération d'une remontée des taux directeurs des banques centrales, commente pour l'AFP Raphaël Thuin, responsable des stratégies de marchés des capitaux de Tikehau Capital.
Le marché de la dette des pays de la zone euro s'est considérablement tendu depuis la réunion de la Banque centrale européenne jeudi qui laisse planer le spectre d'un resserrement monétaire en cours d'année, soit plus tôt qu'anticipé.
Les rendements de l'emprunt américain à dix ans ont pour leur part été propulsés par la publication d'un solide rapport sur l'emploi américain qui a surpris les investisseurs.
L'économie américaine a créé 467.000 emplois en janvier, plus du triple de ce qui était pronostiqué par les économistes (150.000).
En outre, le chiffre de décembre a fait l'objet d'une révision majeure, passant de 199.000 créations à 510.000.
Ces données "pourraient forcer la main" de la Fed à hâter sa stratégie de resserrement monétaire face à une accélération des salaires horaires qui alimente l'inflation, selon M. Thuin.
La saison des résultats surtout aux Etats-Unis a, elle aussi, réservé pour l'instant "pas mal de surprises", présentant une "dynamique de dispersion" autrement dit des écarts de performance sur les résultats du quatrième trimestre d'un secteur à l'autre et d'une valeur à l'autre, note l'expert.
Le secteur de la technologie en a été l'illustration cette semaine avec des bonds de Snap et d'Amazon, qui ont permis au Nasdaq de se reprendre vendredi après des déceptions concernant Meta (Facebook) et Paypal.
Les actions des gestionnaires de maisons de retraite Korian (-16,81% à 17,57 euros), Orpea (-12,44% à 33,71 euros) et LNA Santé (-9,41% à 39 euros) ont à nouveau été ébranlées vendredi en prévision de la diffusion sur France 2 d'une enquête du magazine "Cash Investigation" sur les Ehpad privés.
Poids lourd de la cote, TotalEnergies a pris 2,53% à 50,97 euros et CGG +3,26% à 0,76 euro tirés par les cours du pétrole.
A.Navarro--ESF