La Russie et l'Iran vont renforcer leur coopération sur le gaz et le pétrole
L'Iran et la Russie deux pays sous le coup de sanctions occidentales se sont engagés à renforcer leur coopération sur le long terme notamment dans le secteur du gaz et du pétrole, a indiqué Téhéran lors d'une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine à Téhéran.
"La coopération à long terme entre l'Iran et la Russie est très profitable aux deux pays (...). Il y a des accords et des contrats entre les deux pays y compris dans les secteurs du pétrole et du gaz qui doivent être poursuivis et mis en oeuvre totalement", rapporte un communiqué du guide suprème iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
Le président russe Vladimir Poutine est arrivé mardi à Téhéran pour des discussions avec ses homologues iranien et turc sur le conflit en Syrie, mais aussi sur la guerre en Ukraine.
Ce sommet intervient quelques jours après la tournée du président américain Joe Biden au Moyen-Orient.
Sur la question de l'exportation des céréales d'Ukraine via la mer Noire le président russe qui se déplace pour la deuxième fois à l'étranger depuis l'invasion de l'Ukraine, a évoqué des avancées et a remercié son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.
"J'aimerais vous remercier pour vos efforts de médiation, pour avoir proposé la Turquie comme terrain de négociations concernant les problèmes de production alimentaire, les problèmes d'exportations des céréales via la mer Noire", a indiqué le président russe selon des propos retranscrits dans un communiqué du Kremlin.
Les chefs d'Etat ont aussi abordé la question du terrorisme et de la guerre en Syrie . Le président turc attend de la Russie et de l'Iran " leur soutien" dans la lutte contre terrorisme, a-t-il dit après avoir cité les principaux mouvements kurdes opérant dans le nord-est de le Syrie, à la frontière turque.
M. Khamenei a réitéré l'opposition de son pays à une éventuelle opération militaire turque en Syrie, la jugeant "préjudiciable" pour la région, selon un communiqué officiel.
Toutefois, le guide suprême a promis à M. Erdogan que l'Iran "coopèrera" avec la Turquie dans sa "lutte contre le terrorisme", tout en soulignant que "les terroristes ne se limitent pas à un groupe spécifique".
- Un "gros problème" -
La Turquie cherche à créer une "zone de sécurité" de 30 kilomètres à la frontière avec la Syrie et espère obtenir le feu vert de l'Iran et la Russie pour une nouvelle intervention armée dans le nord-ouest du pays.
"Il doit être clair pour tous qu'il n'y a pas de place dans la région pour les mouvements terroristes séparatistes et leurs affidés. Nous poursuivrons prochainement notre lutte contre les organisations terroristes", a prévenu le chef de l'Etat turc.
"Le terrorisme (des organisations kurdes) constitue une menace pour nous tous", or "leur retrait à 30 km de nos frontières ne s'est toujours pas produit", a-t-il poursuivi, en évoquant l'accord signé en 2019 avec Washington puis Moscou.
- Ukraine et nucléaire -
Le sommet tripartite sera l'occasion pour M. Erdogan de se réunir avec M. Poutine pour la première fois depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. La Turquie, membre de l'Otan, a essayé de maintenir le contact avec les deux pays, proposant sa médiation à plusieurs reprises.
D'autre part, des discussions entre Russes et Iraniens pourraient porter sur le dossier du nucléaire iranien, estiment des experts.
La Russie participe aux pourparlers entamés il y a plus d'un an entre l'Iran et les grandes puissances pour relancer l'accord international de 2015 sur le programme nucléaire iranien, permettant la levée des sanctions contre la République islamique en échange des restrictions sur ses activités nucléaires. Ces discussions sont au point mort depuis mars.
Jeudi, lors de son déplacement en Israël, Joe Biden a signé avec le Premier ministre israélien Yaïr Lapid un pacte de sécurité engageant les Etats-Unis à ne jamais permettre à l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire.
Et samedi, en Arabie saoudite, M. Biden a affirmé devant un parterre de dirigeants arabes que son pays "ne se détournerait pas" du Moyen-Orient en laissant "un vide que pourraient remplir la Chine, la Russie ou l'Iran". Des propos condamnés par Téhéran qui accuse Washington d'attiser les tensions dans la région.
A.Abascal--ESF