Wall Street dans le vert, portée par les résultats et un dollar plus faible
La Bourse de New York a conclu sur une note positive mardi, portée par les résultats de sociétés et un dollar plus faible alors que la Banque centrale européenne (BCE) s'apprête à durcir sa politique monétaire.
Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones a terminé en hausse de 2,43% à 31.827,05 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 3,11% à 11.713,15 points, tandis que le S&P 500 a gagné 2,76% à 3.936,69 points.
Les actions américaines ont terminé "fermement en hausse alors que Wall Street a évalué une salve de rapports sur les bénéfices des entreprises", ont indiqué les analystes de Wells Fargo pointant aussi le recul du billet vert.
"Le dollar américain s'est détendu en partie à cause d'un euro plus fort, stimulé par les spéculations selon lesquelles la BCE pourrait relever les taux de façon plus importante de 50 points de base", soulignaient-ils.
Pour Jack Ablin de Cresset Capital, la baisse du dollar a en effet été "une bonne nouvelle" pour le marché boursier. Vers 20H00 GMT, l'euro prenait 0,87% par rapport au billet vert à 1,0231 dollar pour un euro contre 1,0143 la veille.
"Il semble que la BCE va être plus agressive. Je pense que cela a fait partie de l'enthousiasme" de Wall Street "car le billet vert pourrait cesser de monter autant qu'il l'a fait", indiquait l'analyste à l'AFP alors que la devise américaine a grimpé de quelque 13% depuis le début de l'année.
Le repli du dollar "a été alimenté par un petit changement dans la politique monétaire entre la BCE et la Fed", a encore expliqué l'analyste.
La Banque centrale européenne rejoint en effet la marche de la Réserve fédérale américaine en projetant un tour de vis monétaire jeudi, le premier depuis plus d'une décennie alors que la Fed resserre déjà sa politique monétaire depuis le printemps.
Une kyrielle de résultats d'entreprises ont aussi intéressé les investisseurs, "même s'il faut attendre des nouvelles d'autres secteurs avant d'en tirer une conclusion", a relativisé M. Ablin.
- Tous les secteurs dans le vert -
Les mégacapitalisations boursières comme Apple (+2,67%) et Google (+4,29%) ont repris de l'élan après leur chute de lundi, provoquée par des informations selon lesquelles la firme à la pomme allait ralentir les embauches, craignant un ralentissement de l'activité.
Twitter est monté de 2,71% alors que le bras de fer judiciaire avec Elon Musk a commencé avec une première audience qui a fixé le début d'un procès au mois d'octobre. Le réseau social veut forcer le patron de Tesla (+2,07%) à honorer son engagement de l'acquérir pour 44 milliards de dollars.
Sur le front des résultats, Netflix a annoncé après la clôture du marché un résultat net trimestriel par action plus fort qu'attendu et surtout une moindre perte d'abonnés (près d'un million contre plus de 2 millions attendus). Si son chiffre d'affaires à 7,97 milliards de dollars a progressé, il s'est toutefois affiché en dessous des attentes.
L'action de Netflix qui a clos en hausse de 5,61% prenait encore presque 8% dans les échanges électroniques après la fermeture.
Parmi les annonces de comptes trimestriels, le laboratoire américain Johnson & Johnson (-1,46%) a dévoilé des chiffres du deuxième trimestre supérieurs aux attentes.
IBM (-5,25%) s'est plaint de la force du dollar au 2e trimestre malgré des résultats meilleurs qu'attendus annoncés lundi à la clôture.
Les onze secteurs du S&P ont terminé dans le vert, services de communication (+3,63%) et titres industriels en tête (+3,58%). le secteur énergétique a aussi grimpé de plus de 3% alors que le baril d'or noir s'est offert une quatrième séance de hausse.
Les investisseurs n'ont pas été découragés par les statistiques sombres du marché immobilier, très sensible à la montée des taux d'intérêt, où les mises en chantier de logements en juin ont chuté de 2% pour tomber à un plus bas en neuf mois.
"Il y a des chances qu'on ait une récession d'ici le milieu de l'année prochaine, peut-être même l'est-on en ce moment", a jugé Jack Ablin. "Mais je crois que les investisseurs sont prêts à regarder au-delà du cycle de resserrement monétaire et vers l'année d'après", a assuré l'analyste.
C.Aguilar--ESF