Foot: Bordeaux en L2 ? Le sort des Girondins entre les mains de la FFF
L'avis favorable rendu lundi par le Comité national olympique (CNOSF) a donné du baume au cœur aux Girondins de Bordeaux, désormais suspendus à la décision du comité exécutif de la Fédération qui se réunit mercredi et peut les réintégrer in extremis à la Ligue 2.
Si c'est un oui, place au jeu: sauvé de sa rétrogradation administrative en National (3e division), Bordeaux accueillera Valenciennes samedi pour le coup d'envoi de la saison de L2, avec un effectif certes limité en terme de recrues, mais un énorme poids en moins sur les épaules.
Si c'est un non, l'étau se refermera de plus belle: le club girondin, rétrogradé par le gendarme financier du foot français, la DNCG, le 14 juin, puis par la commission d'appel fédérale le 5 juillet, n'aura plus d'autre choix que de poursuivre son combat juridique en déposant un référé-liberté auprès du Tribunal administratif, tentant ainsi d'éviter un dépôt de bilan catastrophique pour ce monument du football français.
Dans cette hypothèse, le timing sera serré et il paraît difficile d'imaginer les Girondins retrouver les terrains dès samedi pour la première journée, même en cas de repêchage via la justice. La rencontre contre Valenciennes n'apparaît d'ailleurs pas dans le calendrier de la Ligue de football professionnel (LFP) dans l'attente des procédures en cours.
Avant de songer au terrain, Bordeaux et son président-propriétaire Gerard Lopez, très présent médiatiquement ces dernières semaines, braquent leurs regards vers le siège de la "3F", à Paris.
C'est là que les 14 membres du "Comex" fédéral, réunis mercredi matin, auront entre leurs mains le sort du club six fois champion de France.
- Le Graët et "les risques insensés" -
Avec, en bout de table, le président de la FFF Noël Le Graët. Lui-même qui avait qualifié en 2020 Lopez, alors à la tête de Lille, d'"acrobate de la finance". Lui-même qui estimait aussi, début juillet, que "les risques qui ont été pris (par Bordeaux) sont un peu insensés".
Pour convaincre la Fédération et son patron, Lopez a pourtant retrouvé ces derniers jours quelques arguments. D'un côté, un jugement d'homologation du Tribunal de commerce de Bordeaux certifie de la pérennité du club en L2 et de sa viabilité financière la saison prochaine. De l'autre, l'avis favorable des conciliateurs du CNOSF, rendu lundi, a redonné espoir.
Les conciliateurs ont en effet constaté que les Girondins avaient "fourni d'importants efforts afin de présenter les éléments permettant de lever un certain nombre de doutes (...) de sorte que la mesure prononcée (par la commission d'appel de la DNCG fédérale) apparaît aujourd'hui excessive".
Ces éléments, qui n'ont pas été jugés comme de nouvelles pièces mais comme complémentaires et donc recevables par le CNOSF, portaient notamment sur un désendettement de près de 40 millions d'euros dus aux créanciers King Street et Fortress, et la mise sous séquestre de 14 millions d'euros par Gerard Lopez via sa holding Jogo Bonito en garantie de ventes de joueurs lors du mercato.
- Avis consultatif -
Celle de l'attaquant Sekou Mara à Southampton, officialisée lundi par le club anglais, doit rapporter au moins 11 millions d'euros dans les caisses du club, qui compte aussi sur l'intéressement (à hauteur de 20%) sur la plus-value du transfert du Sévillan Jules Koundé à Chelsea ou Barcelone.
Mais l'avis du CNOSF, consultatif, n'est pas toujours suivi par le Comex... Si Nice (2002) et Lens (2014) avaient obtenu une issue heureuse après un passage réussi devant le CNOSF, Strasbourg (2011) et Le Mans (2013) avaient été recalés par la "3F" après avoir convaincu le comité national olympique.
Les Girondins rêvent d'un destin à la niçoise ou à la lensoise, qui leur permettrait de défier Valenciennes dès samedi en deuxième division.
Clin d'oeil de l'histoire, c'est face à VA que les Girondins avaient obtenu le titre de champion de D2 en 1992, un an après avoir été rétrogradés administrativement à la suite des différentes affaires liées à leur ancien président, Claude Bez...
X.Cabello--ESF