"Il faut partir": en Floride, les habitants fuient l'ouragan Hélène qui approche
Dans les forêts côtières du nord de la Floride, la plupart des villes ont été désertées jeudi, les magasins fermés et les fenêtres barricadées à l'approche de l'ouragan de catégorie 4 Hélène. "J'espère que ma maison sera toujours là demain", s'inquiètent les habitants.
A l'approche de la Big Bend Coast, non loin de la capitale de l'Etat Tallahassee, l'ouragan Hélène s'est renforcé jeudi en ouragan "extrêmement dangereux" de catégorie 4 sur une échelle de 5, avec des vents soufflant à 215 km/h, selon le Centre national américain des ouragans (NHC).
A quelques heures de son arrivée, certains habitants sont encore plongés dans les préparatifs de leur départ après avoir d'abord pris à la légère les conseils d'évacuation des autorités.
"Je regardais l'évolution des conditions en essayant de décider s'il fallait que je parte", explique Lance Palmer, musicien et acteur, depuis une station-service.
"Et ce matin, les eaux étaient déjà à mi-chemin de ma maison", raconte-t-il. "Je me suis dit +Mince, il faut que je parte+", ajoute-t-il, expliquant avoir chargé le coffre de sa Jeep devant sa maison, à Panacea, sur la côte du Golfe du Mexique.
A cette même station-service, John Luper est lui confronté à un dilemme: il voudrait aller se réfugier dans un lieu plus sûr et plus élevé, par peur des inondations, mais sa mère et son frère refusent de l'écouter.
"Ils ne partiront pas", dit-il en remplissant des jerricanes d'essence. "Je suis coincé avec eux."
Selon les autorités, les environs pourraient être submergés par une marée de tempête qui pourrait recouvrir les terres jusqu'à six mètres au-dessus du sol.
- "Plus sur" -
Plus au nord, à Tallahassee, la Croix-Rouge est en pleine course contre la montre pour trouver un abri de fortune à ceux qui n'en ont pas.
Sur le terrain de basket d'une école, l'organisation distribue de la nourriture à des dizaines de personnes en file indienne, adultes, enfants et personnes âgées confondus.
Dans le gymnase, certains ont déjà installé oreillers et couvertures sur le sol.
Greg Farnsley attend lui à l'extérieur, sur un banc en fumant une cigarette. Il avait prévu de se réfugier avec sa femme dans son camping-car, à l'intérieur des terres, mais l'intensité grandissante de la tempête l'a effrayé.
"Je suis content d'être ici et pas chez moi (...) c'est plus sûr", confie le sexagénaire.
"J'espère juste que demain après-midi, la route du retour sera en bon état et que ma maison sera toujours là, dans l'état où je l'ai laissée", conclut-il.
O.Aceves--ESF